
Cette intervention vise à éliminer les moustiques tigres adultes susceptibles de s’être contaminés en piquant cette personne afin d’éviter qu’ils ne transmettent la maladie à d’autres. Le traitement concernera le quartier Santos Dumont, dans le nord de Nantes.
Des enquêtes épidémiologique et entomologique à l’origine du traitement
Les enquêtes épidémiologique et entomologique menées par l’ARS Pays de la Loire ont permis de confirmer que ce quartier a été fréquenté par cette personne durant sa période de virémie (période pendant laquelle le virus est présent dans le sang et peut infecter un moustique tigre lors d’une piqûre), ainsi que la présence de nombreux moustiques tigres adultes et larves dans un rayon de 150 mètres autour du principal lieu fréquenté.
Considérant cette situation, l’ARS Pays de la Loire a décidé la mise en œuvre, dans la nuit du vendredi 19 au samedi 20 septembre, entre 22h et 1h du matin, d’un traitement insecticide préventif visant à éviter la transmission du virus. Il sera effectué par Rentokil, mandaté par Inovalys, opérateurs de l’ARS.
Le traitement sera réalisé par pulvérisation ciblée autour du principal lieu fréquenté par la personne malade, dans le respect de la réglementation, notamment vis-à-vis des points d’eau. Le produit utilisé (Aqua K-Othrine) est un insecticide à base de pyréthrinoïdes, autorisé pour cet usage.
Consignes à destination des riverains
Les riverains situés dans le périmètre concerné seront informés préalablement à l’opération par voie d’affichage et distribution de flyers, des précautions à prendre :
Demeurer à l’intérieur pendant l’intervention pour éviter toute exposition au nuage de pulvérisation
Fermer portes et fenêtres
Rentrer les animaux domestiques et leurs gamelles
Protéger les animaux aquatiques et à sang froid
Couvrir ou déplacer les ruches
Couvrir piscines, bassins, bacs à sable
Rentrer le linge, mobilier de jardin, jouets ou les couvrir
Après l’intervention : nettoyer les meubles de jardin, jeux d’enfants, laver les fruits/légumes du potager avant consommation
L’accès et la circulation dans la zone de traitement seront interdits pendant la durée de l’opération et les riverains sont invités à organiser leurs déplacements en dehors de la plage horaire prévue pour le traitement.

Pourquoi traiter la nuit ?
Le traitement est effectué de nuit, période durant laquelle le moustique tigre est au repos, afin de limiter l’exposition des habitants au produit pulvérisé, mais aussi de réduire l’impact sur la biodiversité, notamment les insectes pollinisateurs. Bien que le produit utilisé soit sans danger pour la population au dosage appliqué, il est fortement recommandé de suivre les précautions mentionnées ci-dessus.
→ Consulter la FAQ de l’ARS sur les opérations de lutte antivectorielle
Une opération ciblée de santé publique
Ce traitement insecticide préventif, exceptionnel, a pour objectif d’éliminer les moustiques adultes qui auraient pu piquer la personne malade et devenir porteurs du virus du chikungunya, afin d’éviter qu’ils ne le transmettent à d’autres personnes résidant ou circulant dans le périmètre. Les opérations de ce type ne sont déclenchées qu’en cas de risque de transmission vectorielle avéré d’une arbovirose (dengue, Zika, chikungunya), afin de minimiser leur impact environnemental.
Ce traitement insecticide vise spécifiquement à éliminer les moustiques adultes potentiellement vecteurs de virus dans un objectif de santé publique. Il ne s'agit pas d'une opération de démoustication dite « de confort » qui concerne davantage la régulation générale des nuisances liées aux moustiques, notamment par le traitement des gîtes larvaires.
L’intervention est susceptible d’être reportée en cas de conditions météorologiques défavorables au traitement ou autres aléas ; la nouvelle date sera communiquée sur le site Internet de la commune et celui de l’ARS.
Le chikungunya : une maladie virale transmise par le moustique tigre
Le chikungunya est une infection virale principalement transmise par la piqûre du moustique tigre porteur du virus. Dans 10 à 40 % des cas, l’infection reste asymptomatique. Après une incubation de 1 à 12 jours — en moyenne de 3 à 7 jours — les premiers signes apparaissent généralement de manière brutale.
La maladie se traduit par une fièvre élevée (supérieure à 38,5 °C) accompagnée de douleurs articulaires aiguës, souvent très intenses et localisées aux extrémités (poignets, chevilles, phalanges). Des symptômes complémentaires peuvent également survenir : gonflement des articulations, douleurs musculaires, maux de tête, fatigue marquée ou encore éruptions cutanées.
Dans la majorité des cas, l’évolution est favorable et les symptômes disparaissent spontanément en une dizaine de jours. Cependant, certaines personnes peuvent développer une forme chronique, avec des douleurs articulaires persistantes et invalidantes. À ce jour, il n’existe ni traitement antiviral spécifique ni vaccin contre le chikungunya.
Ainsi, en cas de fièvre d’apparition brutale au retour d’un voyage en zone intertropicale, l’ARS recommande :
de consulter son médecin ;
d’adopter les bons gestes afin d’éviter de se faire piquer et de transmettre la maladie (porter des vêtements amples et couvrants, appliquer des répulsifs cutanés, utiliser des ventilateurs et limiter ses déplacements).
Moustiques tigres : tous attentifs
Chacun peut être acteur de la lutte contre la prolifération du moustique tigre, en :
Signalant sa présence, sur le site national dédié : https://signalement-moustique.anses.fr/
Éliminant les lieux de ponte, à savoir toute réserve, même de petite taille, d’eau stagnante (coupelles de pots de fleurs, gamelles pour animaux, seaux, pieds de parasol, etc.).
L’ARS Pays de la Loire publie chaque été sur son site une campagne de communication pour promouvoir les bons réflexes.