Médecins et professionnels du soin : agir ensemble pour renforcer l’attractivité et l’offre de santé

Actualité

Le Gouvernement a fait de la présence médicale sur tout le territoire un impératif national.

Présenté le 25 avril dernier par le Premier ministre François Bayrou, aux côtés de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, et du ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, le Pacte de lutte contre les déserts médicaux appelle à des mesures fortes et coordonnées : former plus de médecins, faciliter leur installation dans les zones fragiles, et soutenir les employeurs de la santé dans leurs besoins en recrutement. 

Dans la continuité de ces orientations, l’ARS Pays de la Loire se mobilise aux côtés des acteurs du territoire (élus, professionnels et institutions locales) pour relever les défis de l’attractivité des métiers du soin et améliorer concrètement l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire régional. 

La création d’une 4ème année dans le cursus des internes en médecine générale, dont le cadre a été précisé en janvier 2025 par le Ministre Yannick Neuder et qui sera effective à partir de la rentrée universitaire de novembre 2026, constitue une évolution majeure. Elle répond à une ambition simple : conforter les choix professionnels des futurs médecins dans les zones qui en ont besoin. 

L’ARS Pays de la Loire accompagne cette mise en œuvre en articulation étroite avec les services des deux universités de la région. Il s’agit de pouvoir affecter, dès la rentrée universitaire de novembre 2026, 240 internes sur des lieux de stages qui leur permettront de consolider l’exercice de leur spécialité notamment en milieu ambulatoire par la découverte d’un territoire et de différents modes d’exercice. L’enjeu de cette mise en œuvre est de répartir les internes équitablement par rapport aux besoins d’offre de santé sur les territoires. L’objectif, in fine, est d’encourager leur installation dès la fin du cursus, notamment dans les zones en manque de médecins. 

Deux  étapes structurent cette démarche :

  1. La définition, à l’échelle régionale, de principes directeurs de répartition des internes, en cohérence avec les besoins de santé.  (chiffres à venir sur la répartition territoriale) 
  2. L’animation d’une concertation locale, pilotée par les directions départementales de l’ARS, avec les élus, les professionnels et les territoires.  (précisions à venir sur la répartition infra-territoriale)  

Au-delà de l’encadrement médical, les conditions d’accueil (logement, mobilité, services) sont déterminantes pour renforcer l’attractivité des territoires. Les collectivités ont un rôle essentiel à jouer pour faire de cette 4ème année une réussite partagée.

Point d’information : en décembre 2022, le gouvernement a réformé le 3ème cycle de médecine générale, allongeant d’une quatrième année la formation des internes de médecine générale (phase de consolidation). 

Cette année supplémentaire vise essentiellement à effectuer un stage ambulatoire sous le statut de docteur junior en autonomie supervisée par un ou plusieurs Maîtres de Stages des Universités agréés. L’objectif est d’accompagner les jeunes médecins généralistes pour exercer dans le prolongement de l’obtention de leur diplôme d’études spécialisées (DES). Ce stage a vocation à être réalisé en libéral ou, selon le projet professionnel, au sein d’un centre de santé, d’un établissement ou de tout autre type de structure (protection maternelle et infantile, planification familiale, etc.), de préférence dans les zones sous-denses.

La 4e année du DES de médecine générale ouvre ainsi une opportunité nouvelle d’élargir le processus d’affectation des internes en stage aux acteurs locaux afin d’impulser une transformation de l’offre de premier recours. 

 

L’ARS coordonne actuellement l’affectation des lauréats des Epreuves de Vérification des Connaissances (EVC 2024), c’est-à-dire les médecins formés hors de l’Union européenne (PADHUE) qui ont déposé un dossier à l’été 2024, qui ont passé les épreuves en octobre 2024 et qui les ont validées. 

Le process est long : entre la période de dépôt des dossiers et leur vérification, les épreuves, les résultats, l’affectation, ce process dure a minima 10 mois. Parallèlement à ce travail, l’ARS a préparé la nouvelle campagne des EVC 2025, débutée en mai dernier. 

Chiffres clefs EVC 2024/2025 : 184 postes publiés en liste principale (36 en Loire Atlantique, 27 en Maine et Loire, 56 en Mayenne, 33 en Sarthe, 32 en Vendée), 101 postes pourvus au 4 avril. (à mettre à jour juste avant la publication de la lettre d’info)

Point d’information : les Praticiens À Diplôme Hors Union Européenne (PADHUE) doivent passer par une procédure d’autorisation d’exercice pour pouvoir exercer en France. L’autorisation d’exercice définitive ne peut être obtenue qu’en passant les Epreuves de Vérification des Connaissances (EVC) puis en accomplissant un Parcours de Consolidation des Compétences (PCC) de 2 ans en tant que praticien associé (sous la tutelle d’un médecin senior).

Il existe également des statuts permettant de travailler en attendant le passage des EVC : le statut de stagiaire associé, de faisant fonction d’interne ou de Praticien Associé Contractuel Temporaire (PACT), permettent ainsi de travailler pendant une durée limitée (de 6 à 26 mois) sous la tutelle d’un médecin senior. Au-delà de cette période, les PADHUE ne peuvent plus exercer en tant que médecin sans passer les EVC et sont contraints d’arrêter leur activité en attendant la prochaine session. Les PADHUE choisissant ces statuts sont donc généralement en attente du passage des EVC. 

La procédure d’ouverture des postes PADHUE : l’ARS mène un recensement auprès des établissements pour connaître leurs besoins, ces derniers étant ensuite ajustés au quantum attribué par la DGOS. 

Les autres spécialités médicales et les professions de sage-femme, pharmaciens et chirurgiens-dentistes sont régies directement par le Centre National de Gestion (CNG), la période de dépôt des dossiers ayant été ouverte pour l’ensemble des régions du 3 mars au 18 avril 2025. Les ARS sont chargées de l’instruction de ces dossiers. La réglementation prévoit un délai de 4 mois à compter de la date de fermeture de la période de dépôt pour répondre aux demandes d’attestation. Le silence gardé par l’administration à l'expiration de ce délai vaut rejet de la demande. L’attestation délivrée par l’ARS ou le CNG permet à l’établissement de recruter le PADHUE dès que possible.

 

Calendrier des EVC :

  • mai - juin 2024 : inscription des candidats
  • juillet - octobre 2024 : premier recensement des besoins de postes auprès des établissements
  • novembre 2024 - janvier 2025 : phase d'ajustement avec la DGOS
  • janvier - mars 2025 : résultats des EVC et seconde phase d'ajustement
  • mars - avril 2025 : affectation des lauréats de la liste principale
  • avril - mai 2025 : affectation de la liste complémentaire

Le 7 mai dernier, l’ARS Pays de la Loire et France Travail ont signé une feuille de route commune  pour agir ensemble en faveur des métiers du soin, aujourd’hui parmi les plus en tension. L’objectif est double : 

  • Mieux faire connaître ces métiers auprès des demandeurs d’emploi et du grand public. 
  • Soutenir les employeurs (établissements sanitaires, EHPAD, services à domicile) dans leurs recrutements et dans l’évolution de leurs pratiques RH. 

Ce partenariat repose sur une logique de coopération opérationnelle : 

  • L’ARS partage son expertise des secteurs sanitaires et médico-sociaux (évolution des organisations du travail, innovations/expérimentations). 
  • France Travail mobilise ses outils et dispositifs pour répondre aux besoins de terrain.  

Au travers de ce partenariat, l’ARS et France Travail pourront agir de concert auprès des employeurs afin de leur proposer les services de France Travail les plus adaptés à leur besoin : renforcer l’attractivité de leur établissement dans le cadre d’un recrutement, favoriser les immersions pour faire découvrir de nouveaux métiers, etc.  

Point d’information : en plus d’être en constante augmentation, la population ligérienne est vieillissante, avec une part des personnes âgées de plus de 65 ans qui passera de 20% de la population en 2018 à 30% en 2070. Forts de ces constats, et face aux défis déjà installés en matière de recrutement dans les domaines de la santé et du médico-social, l’ARS Pays de la Loire et France Travail Pays de la Loire portent des actions visant à faciliter et adapter les recrutements sur ces métiers en tension face à l’enjeu démographique de notre territoire.

Jérôme Jumel, Directeur général ARS Pays de la Loire et Catherine Adnot, Directrice régionale France Travail Pays de la Loire