Moustique tigre Aedes albopictus

Article

Le moustique tigre Aedes albopictus colonise progressivement le territoire métropolitain depuis 2004. Il est le vecteur potentiel d'arboviroses, comme le chikungunya, la dengue ou Zika. Quelle est la surveillance mise en place et comment éviter sa prolifération ?

Si vous le croisez, signalez-le :
signalement-moustique.anses.fr

Vous souhaitez sensibiliser vos administrés, téléchargez ici les outils de communication de cette campagne :

Nous vous invitons à faire preuve de la plus grande prudence quant aux informations diffusées par des sites à caractère commercial (notamment le site vigilances-moustiques) et vous rappelons que les seules cartes officielles de diffusion du moustique tigre en France métropolitaine sont  disponibles sur le site du ministère en charge de la santé.

L’Agence régionale de santé, en lien avec le préfet et les collectivités locales, organise en Pays de la Loire* :

  • la surveillance entomologique du moustique tigre Aedes albopictus et l'intervention autour des nouvelles implantations
  • les mesures en matière de prospection, traitement et travaux autour des lieux fréquentés par les cas humains.

L’implantation d’Aedes albopictus en Pays de la Loire est récente. Depuis l'été 2023, 32 communes sont considérées comme colonisées :

  • en Loire-Atlantique : Le Pellerin et Saint-Sébastien-sur-Loire depuis 2019, Rezé depuis 2021, Bouguenais et Nantes depuis 2022, Orvault depuis 2023, puis Basse-Goulaine et Vertou en septembre 2023, La Chapelle sur Erdre depuis octobre 2023.
  • en Maine-et-Loire : Trélazé depuis 2017, Chacé (commune de Bellevigne-les-Châteaux) depuis 2018, Les Garennes sur Loire depuis 2020 et Murs Erigné (août 2023) puis Avrillé, la Séguinière, Saint-Melaine-sur-Aubance en septembre 2023, Angers, Saumur depuis octobre 2023.
  • en Mayenne : Château-Gontier-sur-Mayenne depuis 2020- pas de nouvelles communes colonisée en septembre 2023, Renazé depuis octobre 2023.
  • En Sarthe : présence détectée en Sarthe en 2022 et Le Mans, 1ère ville colonisée du département en septembre 2023, 
  • en Vendée : Fontenay-le-Comte depuis 2015, Sainte-Hermine depuis 2019, Jard-sur-Mer (juillet 2023), Aizenay et Sainte-Pexine (août 2023) puis les Epesses, La Châtaigneraie et la Roche-sur-Yon en septembre 2023, la Tranche-sur-Mer depuis octobre 2023, Les Sables d'Olonne et Saint-Vincent-sur-Jard depuis octobre 2023.

Consulter la carte de répartition du moustique tigre en France métropolitaine.

Début 2023, 71 départements métropolitains sont colonisés par le moustique tigre, dont 57 faiblement colonisés (où le moustique est implanté dans moins de 40 % des communes) parmi lesquels la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, la Mayenne et la Vendée.  

Une surveillance particulière du moustique tigre est mise en place en métropole du 1er mai au 30 novembre de chaque année.

Cette surveillance repose :

  • sur la mise en place de pièges et leur observation régulière en différents points du territoire en milieu urbain afin de d’éviter l’implantation de nouvelles espèces de moustique, notamment Aedes albopictus, et surveiller leur extension dans les zones où ce moustique est déjà implanté.
  • le recueil de signalements citoyens via signalement-moustique.anses.fr
  • l’investigation autour des cas d’arboviroses (dengue, chikungunya, Zika), pour limiter le risque de rencontre entre un moustique vecteur et une personne malade qui pourrait entraîner une transmission autochtone du virus (infection sur le sol métropolitain par un moustique local). En Pays de la Loire, jusqu’alors, il s’agit de cas humains importés (maladie contractée hors de métropole).

Pour cette surveillance, l’ARS Pays de la Loire s’appuie sur le laboratoire Inovalys pour les départements de Loire Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne et Sarthe et sur le Laboratoire de l’Environnement et de l’Alimentation de la Vendée (LEAV).

 

* Cette mission est encadrée par le décret n° 2019-258 du 29 mars 2019 relatif à la prévention des maladies vectorielles et l’arrêté du 23 juillet 2019 relatif aux modalités de mise en œuvre des missions de surveillance entomologique, d’intervention autour des détections et de prospection, traitement et travaux autour des lieux fréquentés par les cas humains de maladies transmises par les moustiques vecteurs a été publié.

Le moustique  Aedes albopictus  est un moustique d'origine tropicale, également appelé moustique tigre en raison des zébrures contrastées noires et blanches qui parcourent son corps effilé et d'une ligne blanche sur le thorax. Il est de petite taille, environ 5mm. Source de nuisances, il pique surtout le jour et sa piqûre est douloureuse. Son expansion est mondiale, favorisée par le développement des transports internationaux.

Attention : d’autres espèces de moustiques sont plus ou moins « zébrées » et peuvent être confondues avec notre moustique « tigre » (plus d’informations sur le portail de signalement du moustique tigre).

Pour le reconnaître : 

  • Il est rayé noir et blanc (corps et pattes)
  • Une ligne blanche parcourt sa tête et son thorax
  • Sa piqûre est douloureuse
  • Il pique durant la journée (ce n'est pas lui qui vous empêche de dormir la nuit !)

Tous les moustiques n’occupent pas la même niche écologique. Le moustique tigre est adapté à l'environnement humain et se développe préférentiellement dans des environnements péri-urbains, ainsi que dans des zones urbaines très denses. Il se développe dans toutes sortes de récipients et réservoirs artificiels où l'eau peut stagner : vases, pots, fûts, bidons, bondes, rigoles, avaloirs pluviaux, gouttières, terrasses sur plots...

Pour tester vos connaissances sur le moustique tigre, n'hésitez pas à télécharger le "quizz Vrai-Faux" sur le moustique tigre ci-dessous.

L’ensemble de la population peut participer à la surveillance de cette espèce afin de mieux connaître sa répartition. Il s'agit d'une action citoyenne permettant de compléter les actions mises en place.

Rendez-vous sur le site www.signalement-moustique.anses.fr où un questionnaire vous permettra de vérifier rapidement s'il s'agit bien d'un moustique tigre.

Chaque citoyen peut être un acteur de la lutte contre la prolifération de ce moustique par le signalement de sa présence et la mise en œuvre de mesures de prévention simples.

Délogez les squatteurs !

Le moyen de prévention le plus efficace contre la prolifération des moustiques repose sur la destruction mécanique des gîtes larvaires, c'est-à-dire des lieux de ponte.

Pour que le moustique puisse proliférer, deux facteurs sont indispensables :

  • La présence d’eau stagnante
  • Une température minimum afin que les œufs puissent éclore

Le moyen de prévention le plus efficace contre la prolifération des moustiques repose sur la destruction mécanique des gîtes larvaires, c'est-à-dire des lieux de ponte.

Les bons gestes : enlever tous les objets abandonnées dans la jardin. Vider les soucoupes, les vases, les seaux. Remplir les soucoupes avec du sable. Entretenir le jardin. Vérifier le bon écoulement des eaux de pluie. Couvrir toutes les réserves d'eau

 

Evitez les piqûres !

Portez des vêtements couvrants et amples : Ce sont des mesures très efficaces pour réduire l’exposition aux piqûres. Veillez à bien protéger les pieds et chevilles.

Utilisez des produits anti-moustiques : Ils contiennent un principe actif qui éloigne les insectes sans toutefois les tuer : à appliquer sur toutes les parties découvertes du corps (sauf muqueuses et lésions cutanées étendues) et à renouveler régulièrement.
Renseignez-vous auprès de votre pharmacien pour plus d'information.

Attention : les répulsifs sont déconseillés chez la femme enceinte et chez les nourrissons, sauf quelques substances dont la liste apparaît sur le bulletin épidémiologique hebdomadaire publié par Santé Publique France (à télécharger en bas de page).

Protégez-vous à l'intérieur de votre habitat :

  • Equipez les portes et fenêtres de moustiquaires, l'emploi de moustiquaires de berceau est le moyen prioritaire de protection efficace des nourrissons et des jeunes enfants.
  • Utilisez des répulsifs comme les diffuseurs électriques,
  • Utilisez les tortillons fumigènes à l’extérieur.
  • Les moustiques n'aimant pas les endroits frais, la climatisation (ou le brassage d'air par l'utilisation d'un ventilateur) est également un moyen complémentaire de protection individuelle et collective

Aucune mesure isolée n’est efficace à 100 %, c’est la somme de mesures individuelles et collectives qui permet de diminuer la transmission.

 

Lorsqu’un cas de dengue, chikungunya ou Zika est repéré par un médecin ou un laboratoire, l’ARS demande immédiatement aux laboratoires (Inovalys, LEAV) une prospection entomologique (enquête de terrain) dans un rayon de 150 mètres  autour des  lieux fréquentés par la personne malade. Cette enquête a pour objectif principal de rechercher la présence du moustique tigre afin d’éviter qu’ils viennent piquer la personne malade et transmette la maladie à d’autres personnes aux alentours.

Lors de cette enquête, le laboratoire recherche également les sources potentielles de gîtes larvaires, afin de les contrôler (suppression ou traitement par un larvicide) et de sensibiliser les habitants aux gestes à mettre en place pour éviter la prolifération du moustique tigre puisque vous restez les premiers acteurs dans la lutte anti-vectorielle pas vos gestes de prévention ! 

Une opération de démoustication a lieu dans votre quartier ?

L’enquête ayant démontré la présence du moustique tigre dans le périmètre déterminé, un traitement adulticide va être réalisé. Si vous habitez dans la zone traitée, vous avez dû recevoir un document d’information à ce sujet dans votre boite aux lettres ou le voir affiché à l’entrée de votre résidence.

Ce traitement a pour but d’éliminer les populations adultes de moustique tigre, Aedes albopictus, qui pourraient avoir été en contact avec le patient porteur d’un arbovirus (dengue, chikungunya, Zika).

Il est réalisé la nuit pour limiter l’exposition de la population au produit pulvérisé et pour empêcher que ce même produit ait un impact sur la faune non cible (insectes pollinisateurs en particulier). Bien que le produit et le dosage utilisé soient sans risque pour la population, il est fortement recommandé de suivre les précautions inscrites sur le document d’information susvisé.

Le traitement se fait soit par un engin autoporté de type 4x4, soit manuporté par un agent de démoustication pour aller traiter les espaces moins accessibles.

Il est à noter que les engins utilisés génèrent une nuisance sonore importante.

Les techniciens de lutte antivectorielle manipulent quotidiennement les insecticides et sont directement exposés pendant toute la durée du traitement, ils sont donc protégés par des équipements de protection individuelle (combinaison, masque à cartouches, gants).

Pourquoi ne traite-t-on pas mon quartier/ma commune ?

  • Les traitements ne sont déclenchés par les autorités sanitaires qu’en cas de risque de propagation épidémique (dengue, chikungunya ou Zika). Ils concernent des périmètres limités (en général dans un rayon de 150 mètres) et respectent des distances de sécurité avec les sites à risques (cours d’eau,...). Seuls les secteurs où un risque est identifié sont traités (lieux fréquentés par une personne malade durant sa période de virémie et où le moustique tigre a été décelé). Ils visent à supprimer les moustiques adultes (les œufs et les stades immatures de l’insecte ne peuvent pas devenir contaminants).
  • Ces traitements ne sont pas une solution durable pour réduire la nuisance car ils n’ont aucun effet sur les œufs ni les larves de moustiques. Une nouvelle population de moustiques tigres (sains) apparaît donc dans les jours qui suivent l’opération.
  • Le moustique tigre ne peut être éradiqué car ses larves sont résistantes à des conditions environnementales très défavorables.
  • Traiter régulièrement présenterait deux inconvénients importants :
  1. Création de résistance aux traitements : les molécules risqueraient alors de ne plus être actives en cas d’épidémies.
  2. Augmentation des impacts sanitaires et environnementaux.

Informez-vous avant de partir

Si vous êtes en partance pour une zone de circulation des virus de la dengue, du chikungunya ou Zika :

  • Consultez les "Conseils aux voyageurs" du site du ministère en charge des affaires étrangères, et les affiches de Santé Publique France « Vous PARTEZ dans une région où des cas de Chikungunya, Dengue ou Zika ont été signalés » / Vous REVENEZ d’une région où des cas de Chikungunya, Dengue ou Zika ont été signalés à télécharger ci-dessous.
  • Si vous êtes enceinte, consultez votre médecin avant le départ.

Durant votre séjour et à votre retour en Métropole - Evitez les piqûres !

Eviter les piqûres de moustiques, c’est protéger notre santé et celle de notre entourage.

Avant d'acheter ou d'utiliser des répulsifs cutanés :

  • Demandez conseil à un pharmacien surtout en ce qui concerne les enfants et les femmes enceintes. Lisez bien la notice avant toute application. Evitez de les appliquer sur le visage et les mains des jeunes enfants.
  • Demandez l’avis du médecin traitant pour l’enfant de moins de 30 mois et en cas d’antécédents de convulsions. 

Durant votre séjour et à votre retour en Métropole - Consultez un médecin si...

...vous ressentez les symptômes suivants :

  • Fièvre brutale
  • Douleurs musculaires ou articulaires
  • Maux de tête
  • Eruption cutanée
  • Conjonctivite

Communes

Les maires sont des acteurs clé de la lutte antivectorielle. En effet, au titre de l’article R1331 13 du code de la santé publique, dans le cadre de leurs compétences en matière d’hygiène et de salubrité, ils peuvent prendre toutes les mesures visant à prévenir l’implantation et le développement d’insectes vecteurs sur le territoire de leur commune :

  • Sensibiliser la population aux bons gestes de prévention,
  • Mettre en place, dans les zones urbanisées, un programme de recensement, de traitement et de contrôle des espaces publics (ex : jardins publics, cimetières, etc.),
  • Prescrire aux propriétaires de terrains bâtis ou non bâtis les mesures nécessaires pour lutter contre l’insalubrité que constitue le développement des insectes vecteurs dans les zones urbanisées,
  • Désigner un référent technique chargé de veiller et de participer à la mise en œuvre de ces missions.

Pour vous aider l’Anses met à disposition un "guide à l'attention des collectivités souhaitant mettre en œuvre une lutte contre les moustiques urbains vecteurs de dengue, de chikungunya et de zika". établi par le Centre National d'Expertise sur les Vecteurs CNEV en 2016. Ce guide est antérieur aux décret et arrêtés de 2019, toutefois les recommandations restent applicables.

 

Etablissements de santé

Les opérations de surveillance entomologique intègrent un réseau de pièges pondoirs positionnés dans des secteurs indemnes de présence du moustique Aedes albopictus et au niveau de certains sites sensibles (aéroport, port maritime, CHU...) au regard du risque de transmission d'une des maladies qu'il peut transmettre.

 Les établissements de santé font partie des sites sensibles. En effet, la possible présence sur un même lieu et au même moment du vecteur et de personnes virémiques venues en consultation et/ou hospitalisées, fait courir le risque d’une possible initiation d’une chaîne de transmission locale d’une de ces arboviroses.

C’est pourquoi, à la demande de l’ARS, Inovalys (ou le LEAV) :

  • Réalise un diagnostic sur l’éventuelle présence de gites larvaires favorables à la reproduction du moustique tigre au niveau des espaces extérieurs de l’établissement et un plan d’intervention, s’il s’avère nécessaire de mettre en œuvre des actions de lutte anti-vectorielle,
  • Installe des pièges pondoirs, en extérieur, dans l’enceinte de l’établissement qui sont relevés mensuellement. En cas de détection du moustique tigre, une investigation entomologique visant à identifier les gites de reproduction est menée.

Ces interventions sont financées par l’ARS.

 

Voir Aussi