Les maladies vectorielles : la dengue, le chikungunya, le zika

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La dengue, le chikungunya et le zika circulent principalement dans certaines régions tropicales et subtropicales de la planète. Mais le moustique tigre, vecteur potentiel de ces arboviroses est présent en France métropolitaine. Le risque d’une circulation de ces maladies à la suite de l’introduction du virus par un voyageur malade est donc possible.

Comment se transmettent les virus de la dengue, du chikungunya et du Zika ?

Le moustique tigre n’est pas en lui-même porteur du virus de la dengue, du chikungunya ou du Zika. Il ne peut le transmettre que s’il a piqué, au préalable, une personne déjà infectée (généralement de retour d’un voyage en zone d’endémie, on parle alors de cas importé) et virémique (période pendant laquelle le virus est présent dans le sang du malade). Lors de cette piqûre, le moustique s’infecte en prélevant le virus dans le sang. Le virus se multiplie alors dans le moustique puis ce dernier, à l’occasion d’une autre piqûre, le transmet par sa salive à une nouvelle personne saine (il s’agit alors d’un cas autochtone). Avec l’implantation croissante du moustique tigre dans l’hexagone, le risque de survenue d’épidémie de maladies vectorielles augmente.

Virémie chez l'homme (période pendant laquelle le moustique peut s'infecter lors d'une piqûre) : environ 1 semaine. Incubation chez le moustique (délai pour que le moustique infecté soit capable de transmettre la maladie) : environ 1 semain. Incubation chez l'homme ( délai avant l'apparition des symptômes suite à la piqûre d'un moustique infecté) : environ 1 semaine
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Circulation de la dengue, du chikungunya et du Zika

Il n’y a pas, actuellement, d’épidémie de chikungunya, de dengue ou de Zika en France métropolitaine. Cependant, les deux dernières années ont été marquées par un nombre important de cas autochtones de dengue.

En 2022, 65 cas ont été recensés en Occitanie, PACA et Corse. En 2023, ce sont neuf foyers de transmission autochtone de dengue qui ont été identifiés (45 cas avec l’apparition des premiers cas autochtones en Auvergne-Rhône-Alpes et Ile de France). Cette situation est notamment en lien avec le nombre élevé de cas de dengue importés en provenance des Antilles (la Martinique et la Guadeloupe sont en phase épidémique depuis le 17 août 2023).

Le virus Zika continue à circuler depuis la grande épidémie 2015-2016 dans de nombreux pays, notamment en Amérique latine et en Asie. Une recrudescence des cas est enregistrée dans plusieurs pays de la zone Amérique : les principaux pays touchés sont le Brésil, qui enregistre la très grande majorité des cas, la Colombie et la Bolivie.

Symptômes

Si vous présentez une fièvre d’apparition brutale au retour d’un voyage en zone intertropicale :

  • consultez votre médecin. Les principaux symptômes de la dengue, du chikungunya et du Zika : fièvre d'apparition brutale ; douleurs musculaires et / ou articulaires ; maux de tête et éruption cutanée

 

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  • soyez prudent, compte tenu de l’implantation du moustique tigre dans les 5 départements des Pays de la Loire : adoptez les bons gestes pour éviter de vous faire piquer et de transmettre la maladie : portez des vêtements amples et couvrants ; appliquez des répulsifs cutanés ; utilisez des ventilateurs et limitez vos déplacements.
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La dengue ou « grippe tropicale » est une maladie virale majoritairement transmise par la piqûre d’un moustique du genre Aedes (essentiellement Aedes aegypti et Aedes albopictus) porteur de l’un des quatre sérotypes de la dengue (DEN1 à DEN4). Le virus peut, de manière plus rare, être transmis par la transfusion ou la greffe (d’organes ou de cellules). Il n’y a pas de transmission directe de personne à personne.

L’infection par un sérotype induit une immunité contre ce sérotype mais pas contre les autres, on peut donc être infecté plusieurs fois par des sérotypes différents de la dengue. 

Les symptômes

L’infection est asymptomatique (infection sans aucun symptôme) dans 50 à 90 % des cas (pourcentage variable selon les épidémies).Les symptômes, le plus souvent de type grippal (forte fièvre de début brutal, souvent accompagnée de frissons, de maux de tête, de douleur rétro-orbitaire, de courbatures, de vomissements et, de façon inconstante, d'une éruption cutanée vers le 5e jour des symptômes) se manifestent dans les 3 à 14 jours (4 à 7 jours en moyenne) qui suivent la piqûre par le moustique et durent en général quelques jours.

Le plus souvent bénigne bien qu’invalidante, la dengue peut toutefois se compliquer de formes hémorragiques (1 à 5 % des cas de dengue symptomatiques). Certains signes doivent amener à consulter rapidement un médecin : saignement, somnolence, douleur abdominale, vomissement, malaise …

Le traitement

Il n’existe ni traitement antiviral spécifique, ni vaccin* contre la dengue. Le traitement est avant tout symptomatique, notamment de la douleur et de la fièvre.  La prise d’aspirine et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens est contre-indiquée du fait du risque hémorragique.

* pas de vaccin disponible ni recommandé, en dehors des zones endémiques.

Le chikungunya est une maladie transmise majoritairement par la piqûre d’un moustique du genre Aedes (essentiellement Aedes aegypti et Aedes albopictus) porteur du virus du chikungunya.

Le virus peut, de manière plus rare, être transmis par la transfusion ou la greffe (d’organes ou de cellules).  Dans de rares cas, le virus peut se transmettre directement de la mère à l’enfant pendant l’accouchement, lorsque la mère est infectée peu de temps avant le terme de sa grossesse.

Les symptômes

L’infection est asymptomatique (infection sans aucun symptôme) dans 10 à 40 % des cas (pourcentage variable selon les épidémies).

La maladie se manifeste après une incubation de 1 à 12 jours (3 à 7 jours en moyenne).

Une fièvre élevée (supérieure à 38,5 °C) apparaît brutalement, accompagné de douleurs articulaires aigües, qui peuvent être intenses, touchant principalement les extrémités des membres (poignet, chevilles, phalanges). D’autres symptômes peuvent également être associés dont les plus fréquents sont tuméfaction des articulations, douleurs musculaires, maux de tête, fatigue et éruption cutanée. L’évolution est le plus souvent favorable au bout d’une dizaine de jours, sans séquelles. Cependant, la maladie peut aussi évoluer vers une phase chronique marquée par des douleurs articulaires persistantes et incapacitantes.

Le traitement

Il n’existe ni traitement antiviral spécifique, ni vaccin contre le chikungunya. Le traitement est avant tout symptomatique, notamment de la douleur et de la fièvre.

La maladie à virus Zika est une maladie virale qui se transmet majoritairement par l’intermédiaire d’une piqûre de moustique du genre Aedes (essentiellement Aedes aegypti et Aedes albopictus). Une transmission de la mère à l’enfant est possible si la mère est contaminée pendant sa grossesse. De rares cas de transmission sexuelle ont été décrits lors de rapports sexuels avec un partenaire récemment infecté par le virus. D’autres modes de transmission sont possibles (transfusion ou greffe).

Les symptômes

L’infection est asymptomatique (infection sans aucun symptôme) dans 50 à 80 % des cas (pourcentage variable selon les épidémies).

Les signes sont le plus souvent de type grippal (fatigue, fièvre peu élevée et transitoire, maux de tête, courbatures) avec des éruptions cutanées et se manifestent dans les 3 à 14 jours qui suivent la piqûre par le moustique. La maladie à virus Zika peut s’exprimer par une conjonctivite ou par une douleur rétro-orbitaire, ainsi que par un œdème des mains et/ou des pieds.

Si la maladie à virus Zika est le plus souvent bénigne, elle peut parfois entraîner des complications neurologiques telles que le syndrome de Guillain-Barré, et des malformations congénitales lorsque l’infection a lieu au cours d’une grossesse (dont des microcéphalies, taille anormalement petite du crâne), incitant à une vigilance spécifique pour les femmes enceintes en cas d’épidémie de Zika.

Le traitement

Il n’y a pas de traitement antiviral spécifique, ni de vaccin actif sur le virus Zika. Le traitement est avant tout symptomatique, notamment contre la douleur et la fièvre.

Attention, la prise d’aspirine ou d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens est contre-indiquée tant que le diagnostic de dengue n’est pas clairement écarté (risque de saignements).