L’ARS Pays de la Loire s’appuie notamment sur des opérateurs habilités (publics ou privés). Il s’agit actuellement du laboratoire Inovalys pour les départements de la Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire, de la Mayenne et de la Sarthe et du Laboratoire de l’Environnement et de l’Alimentation de la Vendée (LEAV) en Vendée.
Le dispositif de surveillance du moustique tigre
La mise en place de pièges pondoirs
La mise en place d’un réseau de pièges pondoirs (seau noir contenant de l’eau traitée par un larvicide et un support de ponte). Leur relevé a minima mensuel permet, si des œufs sont présents, de détecter la présence d’Aedes albopictus (ou d’autres moustiques vecteurs) et de surveiller l’extension de son aire d’implantation. Ce réseau sentinelle (composé de plus de 200 pièges) est déployé en différents points du territoire et permet notamment de suivre les sites à risque d’importation (ports et aéroports...), les sites sensibles (les établissements de santé...), les communes situées à proximité de zones colonisées,...
Le recueil et l'étude des signalements
Le recueil de signalements via le site signalement-moustique.anses.fr. En signalant la présence du moustique tigre, les citoyens contribuent à la connaissance de nouvelles zones d’implantation.
- À noter : pour signaler la présence d'un moustique tigre aux autorités sanitaires, vous devez disposer d’au moins une photographie du moustique permettant son identification (ou à défaut, adresser le spécimen en bon état et suffisamment protégé pour garantir son identification par le laboratoire).
- Pour chaque primo-infestation constatée (à la suite du tout premier relevé positif d’un piège pondoir ou d’un signalement citoyen positif sur un secteur jusqu’à présent indemne), le laboratoire réalise une enquête entomologique. L’objectif de cette enquête est notamment de sensibiliser la population (en porte à porte) aux gestes préventifs permettant de réduire la population de moustiques à la source. Ainsi, le laboratoire recherche dans les espaces extérieurs des propriétés privées (avec la coopération des habitants), les moustiques adultes (forme volante) et les sources potentielles de gîtes larvaires (les collections d’eau qui pourraient contenir des larves de moustiques tigre) afin de les supprimer (les vider ou à défaut, les traiter par un larvicide biologique (BTi)). Il en profite pour rappeler ainsi les bons gestes à tenir face à cet insecte très nuisant afin d’éviter toute prolifération.
L'investigation avec l'enquête épidémiologique
L’investigation autour de chaque cas d’arbovirose (confirmé de dengue, chikungunya ou Zika), pour limiter le risque de propagation du virus (et le nombre de malades). Elle repose sur une enquête épidémiologique qui est réalisée auprès du malade par l’ARS pour retracer l’ensemble de ses déplacements :
- durant sa période de virémie (période contagieuse commençant 2 jours avant le début des symptômes et durant jusqu’à 7 jours après), s’il s’agit d’un cas importé (revenant d’un voyage dans une zone où circulent ces virus),
- auxquels se rajoutent les lieux d’exposition à une contamination possible pour les cas autochtones (n’ayant pas voyagé).
Selon notamment le temps passé par le patient dans chacun de ces endroits, l’ARS évalue la nécessité de réaliser une prospection entomologique (enquête de terrain réalisée par le laboratoire) qui consiste à rechercher la présence éventuelle du moustique tigre dans un rayon de 150 m autour des lieux retenus comme prioritaires. S’il est observé, la prospection est alors positive et nécessitera potentiellement, après évaluation, un traitement à base d’insecticide pour éliminer la population de moustique tigre adulte susceptible de transmettre le virus. Ce traitement de lutte anti-vectorielle (confié à la société Rentokil Initial) est une mesure de santé publique qui est utilisée uniquement pour réduire le risque de propagation épidémique. Ce traitement chimique (pulvérisation d’un insecticide) vise à supprimer les moustiques adultes potentiellement infectés (selon les connaissances actuelles, les œufs et les stades immatures de l’insecte ne seraient pas infectés). Toutefois, au cours de la prospection entomologique les gîtes larvaires (lieux de ponte) sont systématiquement éliminés et font l’objet, s’ils ne peuvent pas être supprimés mécaniquement, d’un traitement larvicide ceci afin d’interrompre toute prolifération des moustiques vecteurs et ainsi limiter le risque de rencontre avec une personne malade.
Les préfets, en cas d’épidémie de maladie vectorielle, peuvent déclencher le dispositif ORSEC et mobiliser tout moyen public ou privé nécessaire à sa gestion.