Le nombre annuel de décès par cancer du poumon dû à l’exposition domestique au radon est estimé à environ 3 000, soit 10 % des décès par cancer du poumon observés en France. Le risque est fortement aggravé pour les fumeurs puisqu’il est 25 fois supérieur à celui des non fumeurs.
Les communes de la région situées sur le socle granitique du massif armoricain ont une probabilité plus importante de présence du radon dans les habitations. L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a établi à partir des connaissances géologiques, une cartographie nationale, commune par commune, de la probabilité de présence : faible, moyenne ou forte du radon. C’est donc la majeure partie des communes de la région Pays de la Loire qui est concernée par ce risque. Les communes situées à l’Est des départements de la Sarthe et du Maine et Loire bénéficieraient d’un faible risque de présence du radon.
La nouvelle réglementation, entrée en vigueur le 1er juillet 2018, impose la mesure du radon dans certains établissements recevant du public (ERP) avant le 1er juillet 2020 pour :
- ceux situés sur les communes en zone 3 ;
- ceux situés sur les communes en zone 1 et 2 s'ils ont présenté antérieurement un dépassement du seuil de 300 Bq/m3.
1. Mesurer le radon et agir
La mesure de radon se fait à l’aide d’un dosimètre. Cette mesure se fait généralement pendant la période hivernale, durant laquelle le bâtiment est moins bien ventilé. La réglementation distingue 3 niveaux d’exposition en fonction de la concentration intérieure de radon :
- en dessous de 300 Bq/m3 : pas de mesure correctrice particulière, cependant bien aérer et ventiler de manière à diminuer les concentrations de radon (phénomène de dilution) ;
- entre 300 et 1000 Bq/m3 : Il est fortement recommandé d’agir. Engager des actions correctrices pour réduire le niveau de radon aussi bas que possible ;
- supérieure à 1000 Bq/m3 : Attention, le risque est important, il est impératif d’agir. Effectuer sans délai des actions simples sur le bâtiment. Faire appel à des professionnels du bâtiment.
2. Empêcher le radon d'entrer dans le bâtiment.
Le radon provient essentiellement du sol, il est indispensable de s’assurer de l’étanchéité de l’interface sol-bâtiment à l’air. Cette imperméabilité concerne principalement les joints entre le sol et les murs (souvent derrière les cloisons). Il faut également veiller à obturer les fissures du plancher, du mur et les passages de réseaux dans les dalles ainsi que le drainage à l'intérieur des gaines. Il est important également de traiter le soubassement (vide sanitaire, cave, dallage sur terre plein), en le ventilant (soit mécaniquement, soit naturellement) soit en le mettant en légère dépression par rapport au volume habité par extraction mécanique lorsque cela est possible.
Généralement, un vide sanitaire correctement ventilé suffit à empêcher la pénétration du radon dans l’habitat.
3. Evacuer le radon présent
Une bonne ventilation naturelle ou mécanisée du bâtiment permettra d’évacuer le radon résiduel. Une aération régulière des locaux par l’ouverture raisonnée des ouvrants permet encore d’améliorer l’élimination du radon mais aussi des autres polluants de l’air intérieur. La ventilation en double flux en surpression peut aussi freiner la pénétration du radon.
Le dépistage n’est pas obligatoire dans les habitations. Les occupants doivent alors prendre eux mêmes l’initiative d’estimer leur niveau d’exposition, en achetant des dosimètres.