Papillomavirus : une vaccination généralisée en 2023 pour l’ensemble des collégiens des Pays de la Loire

Actualité
Vous pouvez aussi les protéger contre les cancers HPV (papillomavirus humains)

Chaque année en France, 6 400 nouveaux cas de cancers sont liés aux papillomavirus humains (HPV). Pour lutter efficacement contre ces infections, il existe un moyen simple, efficace et sûr : la vaccination. Pour permettre à tous les adolescents d’en bénéficier, une campagne de vaccination gratuite est lancée dans les collèges des Pays de la Loire, pour tous les élèves de 5ème.

L’ARS Pays de la Loire travaille avec le Rectorat pour la mise en place, dès le 2 octobre 2023, de la vaccination en milieu scolaire : elle concerne tous les élèves de 5ème des collèges publics. Les collèges privés sont également concernés sur la base du volontariat.

Sur la région ce dispositif concerne 440 établissements, soit plus de 50 000 élèves scolarisés en classe de 5ème.

Pour cette première année, l'objectif est de vacciner 30% des élèves de 5ème sur le temps scolaire. De manière plus général il s’agit également de favoriser l'information autour de cette vaccination et permettre à tous les adolescents de se faire vacciner contre les HPV, que ce soit en milieu scolaire ou auprès d'un professionnel de santé. 

Les parents des élèves de 11 à 14 ans scolarisés en juin en 6ème ont été informés de la réalisation à la rentrée de 5ème de cette campagne de vaccination. Courant septembre, les parents d’élèves concernés ont été invités à compléter un formulaire de consentement pour autoriser, ou non, la vaccination au collège (à remplir par les deux parents).

Les centres de vaccination de chacun des départements de la région pilotent et coordonnent des équipes mobiles de professionnels de santé qui se déplacent dans les collèges pour vacciner les élèves dont l’autorisation parentale aura été recueillie. Ces équipes se rendent dans les collèges à deux reprises :

  • entre octobre et décembre 2023 pour administrer une première dose de vaccin (ou le rappel),
  • entre avril et juin 2024 pour administrer la seconde dose (ou éventuellement la première dose)

L’objectif est de réaliser le schéma complet de la vaccination contre les infections liées aux HPV sur une même année scolaire : 2 injections à intervalle d’au moins 6 mois.

En France, le vaccin contre le HPV est recommandé dans le calendrier des vaccinations depuis 2006 pour les filles et  2021 pour les garçons.

En France, la couverture vaccinale contre les infections à HPV chez les filles est de 41,5 % et 8,5% des garçons âgés de 16 ans ont été vaccinés (schéma complet,  2 doses à 16 ans pour les adolescents au 31/12/2022 - données Santé publique France). L'objectif fixé par la stratégie décennale de lutte contre le cancer est de 80 % de couverture vaccinale chez les filles d’ici 2030.

En Pays de la Loire la couverture vaccinale contre les infections à HPV est plus importante qu’au niveau national mais demeure insuffisante : 52,8 % des filles et 12,6 % des garçons âgés de 16 ans ont été vaccinés (schéma complet, 2 doses à 16 ans pour les adolescents au 31/12/2022 - données Santé publique France).

Face à cette faible couverture vaccinale en France, le Gouvernement a annoncé en février la généralisation de la vaccination contre ces infections pour tous les élèves de 5ème, âgés de 11 à 14 ans, avec deux doses espacées d’au moins 6 mois, dès la rentrée 2023.

Cette généralisation fait également suite aux retours positifs d’expérimentations de vaccination au sein des établissements scolaires dans plusieurs pays (Suède, Portugal, Royaume-Uni…) et en région Grand-Est en 2019, où le taux de couverture de vaccination observé à la suite de cette expérimentation est proche de 80 %. 
 

Les infections à papillomavirus humains, plus communément appelées HPV, sont hautement transmissibles : 80 % des femmes et des hommes sont exposés à ces virus au cours de leur vie. La vaccination est recommandée à partir de l'âge de 11 ans et jusqu'à 14 ans pour une protection optimale, avec la possibilité d'un rattrapage au-delà de cette tranche d'âge.

Chaque année en France, 6 400 nouveaux cas de cancers sont liés aux papillomavirus humains (HPV). Les cancers liés à l’infection par les HPV concernent le col de l’utérus (44 %), l’anus (24 %) et l’oropharynx (22 %). Si les cancers liés aux HPV concernent en majorité les femmes, 25% des cas sont diagnostiqués chez les hommes.

La vaccination est le mode de protection le plus efficace contre les HPV. En effet, lorsque la vaccination est réalisée avant le début de la vie sexuelle, la protection est proche de 100 % (pour les HPV contenus dans le vaccin Gardasil 9®).

 

 

Foire aux questions

Pourquoi dois-je faire vacciner mon enfant contre les papillomavirus ?  

Les Papillomavirus Humain (HPV) sont des virus qui infectent la peau ou les muqueuses et dont certains sous-types peuvent induire des modifications cellulaires et entraîner des cancers. On estime à 80 % la probabilité d’être infecté un jour par un HPV en France. Il existe plus de 200 types de HPV dont 12 oncogènes dits à haut risque.

Les HPV à haut risque sont responsables de :

  • 100% des cancers du col de l'utérus,
  • 88% des cancers de l'anus,
  • 70% des cancers du vagin,
  • 50% des cancers du pénis,
  • 43% des cancers de la vulve,
  • 39% des cancers de l'oropharynx.

Au total, environ 2,5% de tous les cancers diagnostiqués dans les pays européens sont dus aux HPV. En France, environ 6 400 cancers par an sont liés aux virus HPV, dont un sur quatre chez les hommes. Le cancer du col de l'utérus est le plus fréquent avec près de 3 000 nouveaux cas et plus de 1 000 décès chaque année.

La vaccination pratiquée idéalement avant le début de la vie sexuelle présente une efficacité proche de 100 % pour réduire le risque d'infection par les types de virus HPV contenus dans le vaccin qui sont les plus fréquemment impliqués dans les cancers et les verrues génitales, avec une protection d'au moins 10 ans. Le vaccin contre les HPV permet donc de prévenir le développement de lésions précancéreuses et de cancers causés par les types HPV les plus à risque dont 90 % des cancers du col de l’utérus.

Combien coûte le vaccin ?

Le vaccin coûte environ 115€ et est remboursé à 65% par la caisse d’assurance maladie, le reste à charge (35%) est généralement remboursé par le régime complémentaire (mutuelle santé). 

En Pays de la Loire, il est possible de contacter la Ligue contre le cancer départemental qui peut prendre en charge la part de mutuelle santé. 

Le vaccin anti-HPV peut-il être administré en même temps que d'autres vaccins ?  

Oui, les vaccins contre les HPV peuvent être administrés en même temps que d'autres vaccins, notamment la COVID-19, la grippe, le méningocoque, l'hépatite B et les vaccins tétravalents diphtériques, tétanique, coquelucheux et/ou poliomyélitique. 
En cas d'administration conjointe du vaccin contre les HPV et d'un autre vaccin, il est recommandé d'administrer si possible les vaccins dans des bras différents. 

Quelles sont les particularités de la vaccination des adolescents ?

La première particularité de la vaccination des adolescents est le risque de survenue de réactions de stress liées à la vaccination (RSLV). La réalisation du geste vaccinal doit donc avoir pour objectif de prévenir au mieux ces risques et leur conséquences possibles, notamment les traumatismes liés à une chute éventuelle. Contrairement aux idées reçues ou intuitives, les adolescents craignent souvent les piqures même s’ils ne l’expriment pas de façon spontanée. L’adolescence est, de plus, un âge où d’une façon générale, on observe fréquemment des hypotensions orthostatiques, des malaises avec hyperventilation et des syncopes vagales.

En quoi consiste la « réaction de stress liée à la vaccination » (RSLV) ?

Ce terme est utilisé pour décrire une série de symptômes et de signes qui peuvent survenir autour de la vaccination et qui sont liés au « stress » et non au produit vaccinal, ou à un défaut de qualité du vaccin ou au geste lui-même. Ils comprennent des réactions à médiation vasovagale, des réactions liées à l’hyperventilation et des troubles psychiatriques liés au stress.

Les réponses individuelles au stress varient d'une personne à l'autre et peuvent changer en fonction du temps ou du contexte. Les symptômes peuvent survenir pendant ou après la vaccination, plus rarement immédiatement avant la vaccination. Les manifestations observées vont de manifestations fréquentes extrêmement bénignes (lipothymies, tête qui tourne, palpitations …) à des symptômes impressionnants mais rares, tels que perte de connaissance complète (syncope) pouvant faire évoquer une  crise d’épilepsie ou un choc anaphylactique. Les professionnels de santé impliqués sont informés des risques de RSLV et formés aux mesures préventives et à la reconnaissance des symptômes afin de les identifier et les traiter de façon adaptée lorsqu'ils se produisent.

Dans un groupe, il peut arriver que des événements similaires surviennent en « grappes de cas » ou « clusters » touchant plusieurs personnes en l'espace de quelques minutes ou heures. Divers termes ont été utilisés pour décrire ces "épidémies", notamment "hystérie de masse", "hystérie épidémique".

Les vaccins anti-HPV sont-ils dangereux ?

Les vaccins contre les HPV sont commercialisés depuis plus de 15 ans, plus de 300 millions de doses ont été administrées dans le monde et plus de 6 millions en France. Nous disposons donc d’un recul important sur cette vaccination.

Les surveillances mises en place au niveau international et les résultats d’études spécifiques ont confirmé l’excellent profil de sécurité de cette vaccination, reconnu par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place une surveillance renforcée des vaccins contre les infections par HPV depuis leur commercialisation, à travers une enquête de pharmacovigilance. À noter que l’ensemble des vaccins fait l’objet d’une surveillance en vie réelle par l’ANSM. De nombreuses études portant sur les vaccins contre les infections liées aux virus HPV et sur le risque de survenue de maladies auto-immunes ont été publiées. Ces études ont conclu à l’absence d’augmentation du risque d’apparition de maladies auto-immunes chez les personnes vaccinées contre les infections à HPV.

Lien de l’étude : https://ansm.sante.fr/actualites/vaccination-contre-les-infections-a-hpv-et-risque-de-maladies-auto-immunes-une-etude-cnamts-ansm-rassurante-1

Le vaccin est-il efficace ?

Les vaccins contre les infections à HPV ont été introduits dans de nombreux pays dans le monde depuis les années 2006/2007 (86 pays y ont eu recours en 2016). En 2018, tous les pays d’Europe ont introduit la vaccination contre les HPV dans leurs programmes nationaux. Grâce à cela, on dispose aujourd’hui de données solides en vie réelle démontrant l’efficacité des vaccins sur la réduction de l’incidence des cancers invasifs du col de l’utérus, des lésions précancéreuses, des infections HPV et des verrues ano-génitales en comparaison avec la situation pré-vaccinale.   

La première observation d’un lien entre vaccination et réduction du risque de cancer du col de l’utérus a été publiée à partir du registre de cancers suédois en 2020. 
Ainsi, dans ce pays sur la période 2006-2017, l’observation des cancers survenus chez les femmes âgées de 10 à 30 ans a permis de mettre en évidence un risque de cancer invasif du col de l’utérus inférieur chez les jeunes femmes ayant reçu à minima une dose de vaccin quadrivalent contre les HPV avant l’âge de 17 ans. Dans ce même pays, où la couverture vaccinale atteignait 83 % en 2022, une réduction des lésions précancéreuses de 75 % a été observée chez les jeunes filles vaccinées avant l’âge de 17 ans en comparaison aux autres jeunes femmes. 

Par ailleurs, en Australie où la recommandation de vacciner les filles date de 2007 et celle des garçons de 2013, la couverture vaccinale de plus de 80 % a permis une réduction de plus de 77 % des infections par les types de virus HPV responsables de la majorité (75 %) des cancers du col de l’utérus.  De plus, une diminution de plus de 50 % de l’incidence des lésions précancéreuses cervicales de haut grade chez les jeunes filles de moins de 20 ans a également été observée. 
Dans ce pays, le succès de la campagne de vaccination, associée au dépistage, ouvre la perspective d’une élimination du cancer du col de l’utérus d’ici une quinzaine d’années. 

Il est à noter que dans ces deux pays, la vaccination est réalisée à l’école : depuis 2012 en Suède et depuis 2013 en Australie. 

La vaccination génère-t-elle des effets indésirables graves ?

Aucune étude menée dans le monde n’a mis en évidence d’effets indésirables graves qui pourraient mettre en danger la santé des enfants vaccinés.

En 2017, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), après avoir examiné toutes les études réalisées sur les vaccins contre les HPV et les études de pharmacovigilance, a réaffirmé le « bon profil de sécurité » de ce vaccin. Toute information qui affirmerait le contraire ne serait pas fondée sur des preuves scientifiques.

Les effets secondaires liés à la vaccination contre les HPV sont similaires à ceux des autres vaccins. Lorsqu’ils se produisent, ils sont généralement de courte durée, d’intensité légère ou modéré et interviennent rapidement après l’injection. C’est pour cette raison qu’une surveillance de 15 minutes, après la vaccination, est recommandée. Ces effets indésirables peuvent se manifester sous la forme de réactions au niveau de l’injection (rougeurs, douleurs et/ou inflammation) et de maux de tête (céphalées). D’autres réactions sont plus fréquentes. Il s’agit de sensations de vertige, de troubles gastro-intestinaux (nausées, diarrhées, douleurs abdominales), de fièvre ou encore de fatigue. Ces effets peuvent apparaître rapidement après la vaccination mais durent peu de temps.

Rappelons que nous disposons d’un recul de plus de 10 ans depuis la mise sur le marché des vaccins contre les infections HPV, avec 300 millions de doses administrées dans le monde, dont 6 millions en France. 

La vaccination contre les virus HPV provoque-t-elle la sclérose en plaques ?

Non, toutes les études réalisées à travers le monde démontrent que la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) n’est à l’origine ni de maladies comme la sclérose en plaques ni d’aucune autre maladie auto-immune.