Les 380 km de littoral des Pays de la Loire et de nombreux plans d’eau douce de la région offrent la possibilité de se baigner : 151 sites de baignade en mer et 49 sites en eau douce sont répertoriés. Si la baignade est pleinement bénéfique pour la santé en contribuant à la pratique d’activité physique, l’eau des baignades peut contenir des micro-organismes qui peuvent rendent malade en cas d’ingestion, ou de contact.
La baignade en eau douce n'est autorisée que sur les sites spécifiquement aménagés et contrôlés par l'ARS Pays de la Loire. Il est donc interdit de se baigner dans la Loire comme dans les autres cours d'eau.
Afin de pratiquer ce loisir en toute sécurité, la qualité de l’eau est étroitement surveillée, à la fois par les collectivités et par l’ARS qui organise le contrôle sanitaire, dans les eaux fréquentées de manière régulière et où la baignade n’est pas interdite. Ce contrôle porte essentiellement sur des germes témoins : leur détection laisse supposer la présence de germes responsables de maladies. Le risque infectieux se traduit alors par des gastro-entérites, des otites, des dermatites. Ce risque dépend également de l’état de santé du baigneur, de sa durée d’exposition et de sa pratique (ingestion d’eau, immersion de la tête). Des risques microbiologiques particuliers existent également en eau douce, tels que la leptospirose par exemple.
Dans les Pays de la Loire, le contrôle sanitaire est programmé du 15 juin au 15 septembre pour les eaux de mer, et du 1er juillet au 31 août pour les eaux intérieures. En général, 10 prélèvement sont prévus sur les plages en mer, et 5 sur les plages d’eau douce. Le calendrier d’échantillonnage est préparé par l’ARS avant la saison balnéaire pour chaque eau de baignade et est transmis aux laboratoires en charge du contrôle sanitaire. Les dates de prélèvements des échantillons d’eau sont définies avant chaque début de saison et visent à garantir la représentativité statistique des prélèvements. Ce programme reste fixe durant la saison balnéaire.
Les échantillons sont prélevés en un point de surveillance défini par l'ARS et correspondant à la zone de fréquentation maximale des baigneurs ou à la zone qui présente le plus grand risque de pollution.
Tout mauvais résultat analytique doit conduire la collectivité à interdire temporairement la baignade. Ces mesures peuvent également être prises pour anticiper tout risque de pollution, si une forte dégradation de la qualité de l'eau est repérée sur le site.
Les eaux de baignade doivent atteindre au moins la qualité suffisante pour satisfaire à l’objectif de qualité européen. Pour atteindre cet objectif et maintenir ce niveau d’exigence, les collectivités sont tenues d’élaborer des profils de baignade. Ces études visent à :
- Identifier les sources de pollution pouvant dégrader la qualité des eaux de baignade et affecter la santé des baigneurs, et hiérarchiser les risques
- Opérer à des travaux visant à réduire ou supprimer les causes de ces pollutions (renouvellement de réseaux d’eaux usées, sécurisation de postes de refoulement, rénovation de stations d’épuration, programmes de visite de conformité de système d’assainissement individuels …)
- Prendre des mesures de gestion adaptées au risque. Par exemple, des fortes pluies dans les zones vulnérables peuvent avoir une influence sur la qualité de l’eau : des interdictions préventives de baignade de courte durée peuvent être prononcées par les collectivités.
Ces documents orientent la surveillance que la collectivité se doit de mettre en place. Elle peut ainsi porter sur le suivi des conditions météorologiques incluant la pluviométrie, des débits ou autres caractéristiques des cours d'eau en amont d'eaux de baignade, sur la surveillance des réseaux d'assainissement, et déterminer des seuils nécessitant le déclenchement d’une mesure de gestion.
Si le classement des baignades est calculé bon, suffisant ou insuffisant, ces documents doivent être révisés et mis à jour.
Les résultats des analyses sont validés par l’ARS, comparés à des seuils de qualité et qualifiés de « Bons », « Moyens » ou « Mauvais ». Edités dans des bulletins sanitaires, ils sont portés à la connaissance du public dès leur validation et sont transmis aux communes pour affichage sur les plages, aux principaux lieux d’accès. Les communes doivent également mettre à disposition du public des éléments de synthèse de leur profil de baignade.
L’ensemble de ces résultats est également mis à disposition en open data sur le site data.gouv.fr.
Certaines collectivités valorisent ensuite ces résultats en reprenant l’information sur les panneaux urbains, ou sur leurs sites internet.
En fin de saison, une analyse statistique des résultats permet d’établir le classement annuel des eaux de baignade. Seuls les critères bactériologiques sont pris en compte. Quatre saisons sont alors compilées, et les plages sont classées « Excellente », « Bonne », « Suffisante » ou « Insuffisante ». Une plage classée « Insuffisante » 5 années de suite doit être interdite définitivement à la baignade.
Classement 2023
Qualité | Excellente | Bonne | Suffisante | Insuffisante |
---|---|---|---|---|
Loire-Atlantique | 52 | 20 | 2 | 1 |
Vendée | 71 | 3 | 2 |
Qualité | Excellente | Bonne | Suffisante | Insuffisante | Non classée |
---|---|---|---|---|---|
Loire-Atlantique | 9 | 1 | |||
Maine-et-Loire | 13 | 2 | 1 | 1 | |
Mayenne | 4 | 1 | |||
Sarthe | 10 | 1 | 1 | ||
Vendée | 4 | 1 |
L’ensemble des prélèvements est pris en compte, à l’exception de ceux ayant été effectués au cours d’une pollution à court terme ayant entrainé la fermeture, pour moins de 72 h, de la baignade. Ce classement est ensuite porté à la connaissance de la commission européenne, qui se charge de la vérification du respect des critères de la directive.
Les autres sources de pollution (résidus goudronneux, déchets, algues et planctons) ne sont pas prises en compte dans ce classement, mais les personnes responsables de eaux de baignade doivent intégrer ces paramètres dans leur surveillance, et prendre des mesures de gestion adéquates, y compris pour informer le public. Pour les eaux douces, la présence de cyanobactéries n’est pas considérée.
Avant de se baigner, et pour garantir votre sécurité, il est conseillé de respecter les consignes suivantes
Risque de noyade
- Respectez la couleur du drapeau :
- Vert : Baignade surveillée et absence de risque particulier
- Orange : Baignade dangereuse mais surveillée
- Rouge : Baignade interdite
- Violet : risque de pollution
- Absence de drapeau : Absence de surveillance.
- Pour les plus petits :
- Surveiller les enfants en permanence quel que soit le lieu de baignade, restez toujours près d’eux quand ils jouent au bord de l’eau et baignez-vous avec eux lorsqu’ils sont dans l’eau
- Chaque enfant doit être surveillé en permanence et de façon rapprochée par un seul adulte qui en prend la responsabilité pendant le temps de la baignade
- Porter une vigilance particulière lors des baignades dans des piscines « hors-sol » (non enterrées) qui ne disposent pas de dispositif de sécurité
- Pour les adultes :
- Respecter les consignes de sécurité et les interdictions de baignade, surtout en cours d’eau, plan d’eau et en mer
- Se baigner dans les zones surveillées signalées par les drapeaux de baignade1, où l’intervention des équipes de secours est plus rapide
- Se renseigner sur les conditions météorologiques
- Prévenir un proche avant de vous baigner
- Reporter sa baignade en cas de fatigue, problème de santé, frissons…
- Rentrer dans l’eau progressivement surtout après une longue exposition au soleil
- Eviter toute consommation d’alcool avant de vous baigne
Soleil et chaleur
- Exposez-vous au soleil progressivement et raisonnablement ;
- Évitez de vous exposer aux heures les plus chaudes de la journée, entre 11h et 16h
- Utilisez des crèmes solaires protectrices, chapeaux et lunettes surtout pour les jeunes enfants et nourrissons
- Hydratez-vous régulièrement
Attention aux piqures de vives, méduses...
Dans l'eau, prenez garde aux vives, méduses, raies et autres animaux venimeux. Ils peuvent provoquer des brûlures cutanées douloureuses. En cas de symptômes plus sévères ou pour toute information pratique, il est conseillé de se référer au centre de secours le plus proche ou d'appeler le centre 15 sans délai.
Contrairement aux baignades naturelles, une baignade artificielle est une baignade dont l’eau est maintenue captive, c’est-à-dire dont l’eau est séparée des eaux de surface ou des eaux souterraines par aménagement (bassins, barrages…).
Une réglementation plus stricte est applicable sur les baignades artificielles depuis avril 2019 que pour les baignades naturelles, et comprend notamment des exigences de qualité portant sur des indicateurs de contamination inter-baigneurs (Pseudomonas aeruginosa et staphylocoques pathogènes). Le renouvellement de l’eau de ces baignades et l’hygiène des baigneurs doivent être particulièrement surveillés.
La réglementation distingue 2 catégories de baignades artificielles :
- celles en système ouvert, dont l’alimentation se fait exclusivement par de l’eau neuve non recyclée,
- celles en système fermé dont l’alimentation en eau est en tout ou partie recyclée.
En 2024, la région Pays de la Loire compte 14 baignades artificielles : MESQUER (44), ALLONNES (49), SAUMUR (49), LOUVERNÉ (53), SAULGES (53), MANSIGNE (72), SAINT-GILLES CROIX DE VIE (85), BRETIGNOLLES SUR MER (85), LANDEVIEILLE (85), SAINT-JULIEN DES LANDES (85), LES EPESSES (85), LA TRANCHE SUR MER (85), BOIS DE CENE (85), AUBIGNY LES CLOUZEAUX (85)
L’ARS Pays de la Loire est en charge de la mise en œuvre du contrôle sanitaire des baignades artificielles. A la différence des baignades naturelles, les eaux de baignades artificielles ne font pas l’objet d’un classement. Cependant, avant leur ouverture au public, les baignades artificielles restent soumises à l’obligation de déclaration à l’ARS, ainsi qu’à la réalisation d’une étude de profil de baignade.
Focus sur :
La présence de cyanobactéries et de leurs toxines dans les eaux de loisirs peut affecter la santé des usagers.
Ces microorganismes donnant à l’eau une couleur intense « vert-bleu » peuvent produire et libérer des toxines à l’origine de risques sanitaires pour les baigneurs (irritations et rougeurs de la peau, des yeux et des muqueuses, et en cas d’ingestion : maux de ventre diarrhées, nausées, vomissements).
En fonction de la situation, des recommandations sanitaires sont diffusées par l’ARS auprès des gestionnaires de sites, où la baignade et les activités nautiques sont autorisées, pour un relais envers les usagers (prise de douche après la baignade, baignade dans une zone délimitée). Les mesures sanitaires peuvent aller jusqu’à la fermeture temporaire du site.
Au-delà de cette coloration, les cyanobactéries peuvent parfois coloniser le fond des rivières l'été, voire en début d'automne. Elles forment à la surface des cailloux des plaques (biofilms) de couleur vert / brun foncée, qui peuvent se détacher et s'accumuler sur les bords (flocs, amas d'algues). Elles peuvent être à l'origine d'intoxications mortelles pour les chiens (fiche Prévention)
Pour éviter ces risques, il est important de connaitre les précautions de bon sens à mettre en oeuvre, simples et dont chacun a la responsabilité. Reconnaitre les symptômes d'une intoxication permet également d'adapter votre comportement.
Depuis plusieurs années, les côtes de Loire-Atlantique et de Vendée sont touchées par des échouages d'algues. Les opérations de ramassage systématique et d'élimination de ces algues sont contraignantes pour les communes.
Pour aider les collectivités concernées et les inciter à mettre en œuvre des mesures adaptées, un plan définit les dispositions de prévention des risques sanitaires à mettre en œuvre en cas d’échouages massifs d’algues vertes.
Toutes les algues de couleur verte ne forment pas une marée verte. Deux espèces d’algues sont particulièrement impliquées : Ulva armoricana (Bretagne Nord) et Ulva rotundata (Bretagne Sud, Loire-Atlantique et Vendée).
La prolifération et l'accumulation des algues sont favorisées par des flux d’azote importants (agriculture, assainissement), un estran étendu de faible dénivelé et un confinement hydrodynamique des eaux côtières.
Les algues fraîches sont peu émissives. C’est l’accumulation prolongée des algues sur des épaisseurs importantes qui va générer de fortes quantités d'hydrogène sulfuré. Ce gaz très toxique se caractérise par une odeur d’œuf pourri. Il provoque en premier lieu une irritation de la muqueuse oculaire. Il est également un irritant des voies respiratoires et un neurotoxique par asphyxie.
La leptospirose est une maladie grave qui peut être contractée lors d'une activité mettant en relation le corps et les muqueuses (oeil, nez, bouche) avec un environnement souillé par l'urine d'animaux contaminés (rongeurs notamment), et plus particulièrement en eau douce.
Les signes apparaissent 1 à 2 semaines après la contamination et se traduisent par de la fièvre, des douleurs musculaires, articulaires, abdominales et des maux de tête. La maladie peut s'aggraver rapidement. Il convient de consulter un médecin dès les premiers signes et de lui signaler l'activité à risque pratiquée.
Un traitement existe, il sera d'autant plus efficace qu'il est pris tôt.