Qualité de l'air extérieur : de quoi parle-t-on ?

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L'air extérieur est-il de qualité ?
L'air peut contenir des substances susceptibles d'avoir des effets indésirables sur l'environnement et la santé

Chaque jour, un adulte inhale environ 15 mètres cube d’air en fonction de sa morphologie et de ses activités… Outre l’oxygène et l’azote, qui représentent environ 99% de sa composition, l’air peut également contenir des substances susceptibles d’avoir des effets indésirables sur l’environnement et la santé.

L’impact de la pollution atmosphérique sur la santé humaine est difficile à appréhender du fait que :

  • la pollution de l’air est complexe, c’est-à-dire formée d’un grand nombre de polluants, qui peuvent en outre réagir entre eux pour former des polluants secondaires ;
  • l’exposition à la pollution de l’air est hétérogène dans le temps et dans l’espace : elle dépend notamment des lieux fréquentés par l’individu et des activités qu’il y accomplit ;
  • les risques individuels sont faibles mais à l’échelle de la population toute entière les impacts ne sont pas négligeables, car toute la population est exposée ;
  • l’état de santé et les antécédents pathologiques qui vont modifier la sensibilité vis-à-vis de la pollution atmosphérique, sont différents pour chaque individu
  • les maladies susceptibles d’être liées à la pollution atmosphérique sont multifactorielles, c'est-à-dire que la pollution atmosphérique n’est que l’un des facteurs parmi d’autres qui contribuent à leur apparition.

 

Les effets de la pollution atmosphérique sur la santé peuvent se répartir schématiquement en deux groupes : 

  • les effets d’une exposition à court terme : il s’agit de « manifestations » cliniques, fonctionnelles ou biologiques aigües survenant dans des délais brefs (quelques jours, semaines) après l’exposition à la pollution atmosphérique
  • les effets d’une exposition à long terme : il s’agit de la responsabilité de l’exposition à la pollution atmosphérique dans le développement de processus pathogènes au long cours qui peuvent conduire au final à un événement morbide ou même au décès

Dans la région Pays de Loire ces effets ont été estimés au travers d’Etudes d’Impacts Sanitaires (EIS) pour les villes d'Angers, Le Mans et Nantes.

A retrouver dans les liens et documents ci-dessous.

En matière de lutte contre la pollution atmosphérique et prévention des effets sur la santé, il existe plusieurs niveaux d’action :

  • l’OMS a publié en 2005 de nouvelles lignes directrices relatives à la qualité de l’air pour les particules, l’ozone, le dioxyde d’azote et le dioxyde de soufre en s’appuyant sur les données scientifiques accumulées depuis 2000. 
  • la Commission Européenne (site en anglais) a lancé une révision de directives 2008/50/CE et 2004/107/CE dans l’objectif de publier une nouvelle réglementation sur la qualité de l’air.
  • La France a mis en place des actions  pour améliorer la qualité de l’air extérieur et prévenir ses effets sur la santé :
  1. le décret n°2010-1250 du 21 octobre 2010 concernant la qualité de l'air ambiant
  2. le plan national santé environnement 2 (PNSE2) 2009-2013 s'inscrivant dans les tables rondes du Grenelle de l'environnement dont certains objectifs sont repris dans le Plan régional santé environnement des Pays de la Loire (PRSE).

De plus en application du PNSE2, un Plan particules a été élaboré et comprend des mesures ayant pour objectif principal la réduction de la pollution de fond par les particules, de manière quasi-permanente, et non pas la seule prévention des pics de pollution. Pour y parvenir ce plan  propose des mesures dans les secteurs : domestique, industriel, tertiaire, transports, agricole.

Quotidiennement, la qualité de l’air est surveillée par  les AASQA (Association agréée de surveillance de la qualité de l 'air) représentées par Air Pays de la Loire pour notre région. Cet organisme émet des bulletins d’information et d’alerte conformément aux recommandations sanitaires émises par Haut Comité de Santé Publique (HCSP).

Aller plus loin

Chiffres clés

En Pays de le Loire (6% du territoire national, 5% de la population française, 4ème région industrielle et 2éme région agricole) :

  • 4 à 7% des polluants émis dans l’atmosphère chaque année le sont par les activités humaines (sauf pour le protoxyde d’azote (8%), le méthane (10%) et l’ammoniac (14%)).

Pour ces trois polluants surtout liés à l'agriculture, les Pays de la Loire figurent au 1er rang avec la Bretagne. Par ailleurs, pour ce secteur d'activité, les préoccupations actuelles concernent surtout la diffusion résiduelle des pesticides.

  • les transports sont responsables de plus de la  moitié des émissions d'oxyde d'azote (56%), même si leur part est en baisse (70 % en 1994), et de 63%  des émissions de benzène.
  • l'industrie (production et transformation d'énergie, industrie manufacturière) est le principal émetteur de dioxyde de soufre (59%).
  • poussières fines : l’agriculture contribue pour 64% aux émissions des particules fines (PM10). Les secteurs résidentiels et tertiaires, l’industrie et les transports routiers contribuent pour 50% aux émissions des poussières très fines (PM2.5)

Au cours des dernières années, des améliorations ont été enregistrées : baisse des émissions de dioxyde de soufre, de monoxyde de carbone et des composés organiques volatils, stabilité des émissions d'oxyde d'azote malgré l'augmentation du trafic routier et une baisse de l'émission de dioxines par les incinérateurs.