
Présente en France depuis plus d’un siècle et demi, l’ambroisie à feuille d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) est une plante invasive. Importée involontairement d’Amérique du Nord, cette plante a été introduite via des semences de trèfle violet en provenance des États-Unis. Depuis, de nombreuses autres introductions ont eu lieu au cours du XXe siècle, favorisant sa dissémination sur le territoire. L’ambroisie a été signalée en Pays de la Loire pour la première fois en 2006.
L’expansion de l’ambroisie est étroitement liée aux activités humaines. Les véhicules agricoles, les matériaux de terrassement ou encore les transports de terre, de graviers ou de semence contribuent à la dispersion de ses graines. L’eau des rivières joue également un rôle dans sa propagation.
Les graines, de grande taille et dotées d’une longévité d’environ dix ans, trouvent facilement des terrains nus, propices à leur développement (bordure de champ, bordure de route, chantiers, friches, pied de mangeoire pour oiseaux…). Il est très difficile de l’éradiquer une fois installée.
Son pollen, hautement allergisant, est responsable de nombreuses réactions allergiques saisonnières. Il est donc préconisé d’arracher la plante avant sa pollinisation.

Source : Où se trouve l'ambroisie en France ? - Ambroisie Risque (ambroisie-risque.info)
En France, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses),, environ 20 % des enfants de plus de 9 ans et 30 % des adultes sont touchés par les allergies aux pollens. (Rapport Anses : AVIS et RAPPORT de l'Anses relatif à l'impact sanitaire et coûts associés de l'ambroisie à feuilles d'armoise en France). Le nombre de personnes touchées par les allergies aux pollens augmente chaque année.
L’allergie se développe lorsqu’une personne sensible inhale le pollen de la plante, contenant des protéines spécifiques qui déclenchent une réponse immunitaire excessive. Les symptômes incluent rhinites (écoulement nasal), conjonctivites (irritation des yeux), eczéma ou crises d’asthme (difficultés respiratoires). Le pollen d’ambroisie est très allergisant. En moyenne, environ 10,7 % des personnes exposées dans la région Auvergne-Rhône-Alpes présentent une allergie à l’ambroisie. Dans les zones les plus touchées, ce taux peut atteindre jusqu’à 20 % (Rapport Atmo Auvergne-Rhône-Alpes : Bilan de l’exposition de la population aux pollens d’ambroisie – année 2024). Ces réactions allergiques affectent la qualité de vie. Selon l’Anses, à l’échelle nationale, environ 3 % de la population française est actuellement sensibilisée, mais ce chiffre pourrait grimper à 15 % d’ici 2050 selon certains travaux scientifiques.
Dans le cadre du Plan national Santé Environnement, un « Observatoire des ambroisies » a été créé en 2011. Sa mission est de coordonner au niveau national les actions de lutte, renforcer la prévention et sensibiliser le public face à cette espèce végétale envahissante et dangereuse pour la santé.
L'ambroisie se distingue par :
La feuille : La feuille est profondément découpée jusqu'à la nervure centrale et est de couleur verte vive sur les deux faces. Les nervures sont blanchâtres et recouvertes de duvet.
La tige : La tige est rougeâtre, striée et recouverte de duvet.
La fleur : Les fleurs mâles sont petites, verdâtres, regroupées par inflorescence au sommet des tiges. Les fleurs femelles sont peu visibles et situées à l'aisselle des feuilles. La floraison se fait de juillet à septembre.
Les fruits : Akènes à une seule graine munis de 5 à 6 épines, de 3 à 4 mm de long.
La taille : 30 cm à 1,20 m de hauteur.

Cycle de développement de l’ambroisie :

L'Agence Régionale de Santé (ARS) surveille l’évolution de la propagation de l'ambroisie.
L’ARS coordonne les actions de prévention, de signalement, et de lutte, tout en sensibilisant les populations aux risques associés à cette plante en collaboration avec les collectivités locales, les professionnels de santé et les associations.
Pour ce faire, l’ARS s’appuie en partie sur un opérateur régional qu’elle finance : POLLENIZ (Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles).
L'ambroisie a fait son apparition en Pays de la Loire depuis plusieurs années, avec un foyer particulièrement étendu en Sarthe. Depuis cette découverte, une augmentation du nombre de foyers d'infestation est constatée dans des milieux divers : bords de voies routières, parcelles agricoles, lits de fleuve et rivières, chantiers, jardins…
Données clés
- Signalements : En 2023, on dénombre 21 signalements sur la région. Tous ont été traités et évalués. Les 14 foyers actifs « ambroisie » ont été signalés sur la Plateforme de signalement Ambroisie, dont 9 par Polleniz, le reste par des référents « ambroisies » nommé au sein des collectivités, des coordinateurs régionaux Polleniz ou des membres d’associations naturalistes.
- Interventions : En 2023, 100% des foyers signalés a fait l’objet d’un suivi. Parmi ces derniers, 19 signalements (90%) ont été validés car la présence de plants d’ambroisie a pu être confirmée. Pour 9 foyers, l’ensemble des plants ont été détruits soit par arrachage car très peu de plants étaient présents et que le site est très régulièrement entretenu (pied de mangeoire à oiseaux, jardin de particulier, jardin public). En revanche, les 10 autres sites vont nécessiter une surveillance annuelle durant au minimum 5 ans afin de s’assurer de la non-repousse de nouveaux plants. Certains foyers sont si étendus qu’un plan de gestion est nécessaire. Les collectivités locales, organisent la destruction des plants par arrachage manuel et fauchage, idéalement avant floraison, souvent en collaboration avec des bénévoles.
- Sensibilisation et formation : En 2023, l’ARS a soutenu de nombreuses actions pour mobiliser citoyens et professionnels. Plus de 1 100 participants ont été sensibilisés lors de réunions locales (réunions techniques et départementales). Des campagnes de mailing ont complété ce dispositif. 23 référents ont été désignés, dont 17 dans des communes colonisées, couvrant 71 % des collectivités concernées.
En sélectionnant le site signalé sur la carte ci-dessous, vous découvrirez la conclusion sanitaire issue de la surveillance de ce foyer.

Pour limiter la propagation, les plants doivent être systématiquement détruits avant la floraison, en portant des gants. La détection précoce des foyers est capitale. C’est pourquoi la mobilisation des collectivités, des professionnels et des particuliers est essentielle pour observer et signaler le plus tôt possible toute présence : Plateforme de Signalement Ambroisie
Les signalements entraînent des actions de fauchage, de tonte ou d’arrachage, selon l’ampleur de l’infestation avant la floraison de la plante. Selon le milieu infesté, ces moyens de lutte sont adaptés. On retrouve les mesures de gestion dans le guide complet « Agir contre l’ambroisie à feuilles d’armoise » de l’Observatoire national des ambroisies.
Si un site colonisé par l’ambroisie est signalé sur votre commune (Cf. carte), vous pouvez vous renseigner en mairie afin de vous rapprocher de votre référent territorial. Pour des conseils pratiques, le réseau de référents POLLENIZ est disponible.