Ces nouveaux postes, financés par redéploiement, devront permettre de garantir une offre de psychiatrie pour répondre aux besoins de la population de Loire Atlantique et renforcer les équipes hospitalières du CHU de Nantes, du CH Daumézon et du CH Saint Nazaire qui accueillent les hospitalisations des patients relevant des secteurs d’EPSYLAN, selon un nouveau protocole départemental. En parallèle, l’hôpital EPSYLAN travaille à la mise en œuvre des projets de transformation de son offre de soins avec l’appui de l’ARS, pour consolider le rôle de cet établissement dans le dispositif départemental de psychiatrie pour les années à venir.
Une mobilisation des acteurs du territoire pour réorganiser l’offre de soins en Loire-Atlantique
Dans un contexte de tensions croissantes dans le secteur de la psychiatrie en Loire-Atlantique, et face à l’augmentation des besoins de la population, l’ensemble des acteurs publics du territoire se sont mobilisés depuis plusieurs mois pour structurer une organisation pérenne et solidaire de l’offre de soins en psychiatrie. C’est dans ce cadre qu’a été conduit, sous l’égide de l’ARS PDL et du GHT44, un audit départemental entre juin et décembre 2024 visant à dresser un état des lieux de l’offre, définir des orientations stratégiques et mettre en œuvre un plan d’actions afin de répondre aux besoins de la population.
Les principales orientations, présentées aux élus du territoire en février dernier, ont permis de réaffirmer la volonté de maintenir les 4 établissements psychiatriques publics du département (CHU de Nantes, CH de St-Nazaire, CH G. Daumézon à Bouguenais et EPSYLAN à Blain) et de s’appuyer sur la solidarité et la complémentarité inter-établissements pour repenser l’organisation de l’offre de soins territoriale.
Trois grandes priorités ont ainsi été identifiées :
Garantir une offre d'hospitalisation en psychiatrie générale pour répondre aux besoins de la population.
Renforcer les moyens pour répondre aux besoins d'hospitalisation en pédopsychiatrie.
- Faciliter les recrutements médicaux et renforcer le déploiement des Infirmiers en Pratique Avancée (IPA)
Hospitalisation en psychiatrie générale : une nouvelle organisation et des moyens pour soutenir l’offre de soins sur le territoire
Pour permettre des prises en charge adaptées des patients et renforcer les équipes hospitalières qui absorbent des besoins croissants, des mesures concrètes ont été actées :
Alors que l’établissement public en santé mentale EPSYLAN à Blain avait dû fermer ses lits d’hospitalisation à temps plein en raison de sous-effectifs médicaux (à l’exception des lits de psychiatrie du sujet âgé), une nouvelle répartition des admissions en hospitalisation des patients d’EPSYLAN sur les 3 autres établissements a été définie collectivement selon un principe de proximité des bassins géographiques.
Parallèlement, EPSYLAN continue de fournir l’ensemble des soins ambulatoires pour les patients relevant de son territoire (80% des patients pris en charge en psychiatrie ne relèvent pas d’une hospitalisation à temps plein), et ouvrira par ailleurs en avril 2025 une 3ème unité de préparation à la sortie (UPAS), qui proposera des soins adaptés aux patients en cours de stabilisation ou déjà stabilisés, avec un projet social ou médico-social à construire ou accompagner. EPSYLAN travaille dès à présent, avec l’appui de l’ARS, au développement de nouvelles offres de soins spécialisés en psychiatrie de la personne âgée et en addictologie, pour renforcer son positionnement départemental en s’appuyant sur son expertise existante dans ces domaines.
Par ailleurs, des financements complémentaires alloués par l’ARS aux trois autres établissements vont permettre dès le mois d’avril 2025 la création de postes paramédicaux et médicaux pour renforcer les capacités d’hospitalisation et de soins ambulatoires en conséquence de la nouvelle répartition des admissions en hospitalisation à temps plein.
Ces nouveaux postes devront permettre des prises en charge adaptées des patients et le renfort des équipes hospitalières qui absorbent des besoins croissants en santé mentale des patients, notamment aux urgences. Les 4 établissements se mobilisent également au déploiement de postes médicaux partagés afin de solidifier les coopérations et faciliter les parcours de prise en charge. L’attractivité de l’ensemble des établissements et une stratégie coordonnée pour les ressources médicales sont l’une des priorités du plan d’action départemental pour la psychiatrie.
Ces décisions fortes illustrent la volonté de l’ARS Pays de la Loire de renforcer l’offre de soins de psychiatrie et ont été rendues possibles grâce à la mobilisation remarquable des acteurs du territoire pour mettre en œuvre des actions concrètes et faire face aux défis du secteur de la psychiatrie en Loire-Atlantique.
« La situation de l’offre de psychiatrie en Loire-Atlantique et les besoins de la population requièrent plus que jamais un travail partenarial à l’échelle du département, pour organiser un dispositif de soins en santé mentale cohérent avec les besoins et les forces de chaque territoire et chaque établissement. Le plan d’action départemental donne des perspectives claires en termes de projets et de nouvelles offres de soins que l’ARS accompagnera dès 2025. Il identifie aussi les priorités d’action pour rendre ces projets possibles, notamment en termes de stratégie de ressources humaines et médicales, de partenariats, d’innovation et de lien avec la filière universitaire. » Jérôme Jumel, directeur général de l’ARS Pays de la Loire
« Les professionnels de la psychiatrie réalisent un superbe un travail, absolument fondamental, en première ligne face à la souffrance psychique. Leur engagement quotidien pour accompagner les patients, gérer les crises et assurer la sécurité de tous nécessite des moyens humains adaptés. Grâce à un dialogue soutenu avec les représentants du personnel et les équipes médicales du CHU, nous avons identifié des besoins prioritaires et porté ces demandes auprès de l’Agence Régionale de Santé. Aujourd’hui, nous nous félicitons de l’obtention de financements complémentaires, qui permettront de renforcer les urgences psychiatriques et les services d’hospitalisation, en réponse aux attentes exprimées sur le terrain. C’est une avancée significative pour améliorer la prise en charge des patients, soutenir nos équipes et faire vivre le dialogue social. » Philippe El Saïr, directeur général du CHU de Nantes
« La mise en œuvre de ce nouveau schéma d’organisation des soins psychiatriques à l’échelle du département est le fruit d’un travail de plusieurs mois auquel les professionnels des quatre établissements ont été largement associés. Il témoigne du profond engagement des équipes dans leurs missions de service public. Les financements alloués par l’Agence Régionale de Santé vont nous permettre de créer trois équipes mobiles de prise en charge intensive à domicile, et ainsi de répondre aux besoins d’hospitalisation des patients d’EPSYLAN » Thibault Douté, directeur du Centre Hospitalier Georges Daumézon
« En dépit de ces nombreux changements, EPSYLAN maintient pleinement son activité de psychiatrie adulte et de pédopsychiatrie en ambulatoire, en liaison hospitalière et au domicile, au sein de l’ensemble de ses structures. Les admissions intra-hospitalières en APSA (Admission Psychiatrique du Sujet Âgé) et UPAS (Unité de Préparation à la Sortie) continuent également sans interruption. Nous poursuivons par ailleurs une transformation de notre offre de soins, centrée sur quatre priorités : la réhabilitation, la psychiatrie du sujet âgé, l’addictologie, et l’accompagnement du handicap psychique en structure d’accueil. Je tiens à remercier sincèrement l’ensemble des professionnels pour leur mobilisation et leur implication constantes face aux difficultés et restructurations. Rien de tout cela ne serait possible sans leur engagement exemplaire. » Yves Praud, directeur d’EPSYLAN
« L’offre de soin en psychiatrie portée par le Centre Hospitalier de St Nazaire permettait déjà de couvrir une partie des besoins du nord du département à travers son service d’urgences psychiatrique et son unité intersectorielle de crise.
Par le soutien financier complémentaire accordé par l’ARS, issu de l’établissement d’EPSYLAN, des moyens complémentaires vont pouvoir être déployés dans ce service qui est confronté à une demande de soins croissante. Un renforcement des services d’admission va également être déployé afin de répondre à une clinique des patients de plus en plus aiguë et une rotation qui s’accélère du fait des réductions capacitaires observées sur le territoire. Le partenariat fort noué entre les 4 établissements publics du département permettra de limiter le risque d’une nouvelle dégradation de l’offre de soin sur le territoire en portant de manière collective et solidaire des actions de renforcement des services hospitaliers.
La poursuite de l’engagement des professionnels de terrain, malgré les difficultés rencontrées ces derniers mois, constitue une des clefs de succès pour continuer à assurer une réponse satisfaisante à l’échelle du département aux besoins de soins en santé mentale des habitants. » Julien Couvreur, directeur du Centre Hospitalier de Saint Nazaire
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