Prévenir l'intoxication au plomb

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Le plomb : un métal dangereux pour l'homme
L'ingestion et l'inhalation du plomb ont un effet toxique sur l'homme

Le plomb est un métal dont l’ingestion et l’inhalation sont toxiques pour l’Homme. On le rencontre encore aujourd’hui dans de multiples sources : habitat, terrain, atmosphère, eau… C’est pourquoi de nombreux dispositifs existent pour prévenir les intoxications.

Selon les résultats de l'étude de l'Institut de veille sanitaire sur le saturnisme chez l'enfant publiés en avril 2014, 4472 enfants ont fait l’objet d’une plombémie (mesure du plomb dans le sang) en 2011, en France métropolitaine, en raison de la présence de facteurs de risque (logement, profession des parents, loisirs…).

Un cas de saturnisme infantile est défini comme toute personne de moins de 18 ans  présentant une plombémie supérieure ou égale à 50 µg/L. Le nombre de cas recensé en France sur la période 2008-2011 s’élève à 972 (outre-mer inclus) soit environ 240 cas annuels.

En Pays de la Loire, 7 cas de saturnisme infantile ont été recensés en 2011, 2 en 2012 et 5 en 2013. Ces chiffres sont probablement sous estimés. La plupart de ces cas sont des enfants dépistés dans le cadre d’une adoption internationale.

Le plomb se stocke dans l’organisme, notamment dans les os, d’où il peut être libéré dans le sang, jusqu’à des dizaines d’années plus tard. Il peut provoquer des symptômes réversibles comme l’anémie ou des troubles digestifs ou irréversibles lorsqu’il y a atteinte du système nerveux central.

Deux populations sont plus sensibles aux effets toxiques du plomb : les enfants et les femmes enceintes.

Pour les enfants, il existe des raisons physiologiques :

  • 50% du plomb ingéré passe dans le sang (contre 10% chez l’adulte)
  • en raison des processus de croissance et de développement cérébral, les effets toxiques seront plus sévères chez l’enfant.

Le comportement est également important, et ce d’autant plus que l’enfant est jeune : il va ramper, porter ses mains à sa bouche, toucher et gratter ce qui est autour de lui et notamment les murs, d’où une forte imprégnation par les poussières. Cela peut aller jusqu’à l’ingestion d’écailles de peinture.

Chez la femme enceinte, une forte imprégnation peut entraîner un risque d’avortement et de prématurité. Par ailleurs, le plomb passe très facilement la barrière placentaire, ce qui fait qu’à la naissance, les plombémies (taux de plomb dans le sang) de la mère et de l’enfant sont quasi identiques. Cette imprégnation précoce du fœtus peut influer sur l’acquisition de certaines fonctions cérébrales et entraîner des retards intellectuels, des difficultés d’apprentissage voire un retard de croissance.

Le plomb peut également passer dans le lait maternel et ainsi contaminer l’enfant pendant toute la période d’allaitement.

Les sources de plomb sont nombreuses mais c’est l’habitat qui est la principale préoccupation en raison de l’éventuelle présence de peintures au plomb (céruse), couramment utilisées jusqu’en 1949 (date de leur interdiction pour les professionnels). Elles sont aujourd’hui souvent recouvertes par d’autres couches de peintures sans plomb ou d’autres matériaux et donc non accessibles. Cependant, la dégradation de ces matériaux dans le temps ou des travaux effectués sans précautions peuvent libérer des écailles et des poussières.

Les autres sources potentielles sont l’alimentation, l’eau du robinet (si des canalisations en plomb sont présentes), les sols pollués par l’industrie, l’air à proximité d’installations industrielles ainsi que quelques produits utilisés dans le cadre des loisirs ou de pratiques traditionnelles: maquillage au khôl, vaisselle artisanale, remèdes traditionnels…

Le code de la santé publique prévoit que tout cas de saturnisme infantile soit transmis à l’ARS via un formulaire prévu à cet effet afin qu’une enquête environnementale soit menée. Cette investigation consiste à rechercher les sources de la contamination afin que soient mises en œuvre les mesures visant à réduire le risque d’intoxication et ainsi faire diminuer l’imprégnation de l’enfant.

Les textes prévoient aussi des dispositions concernant l’habitat. En effet, un constat de risque d’exposition au plomb (CREP) doit être effectué dans les logements construits avant le 1er janvier 1949 dans le cas d’une vente ou d’une location. Les parties communes des immeubles collectifs doivent également toutes avoir fait l’objet d’un CREP depuis le 12 août 2008.
Le CREP relève de la responsabilité du propriétaire de l’immeuble et doit être réalisé par un opérateur certifié.

Cet opérateur doit transmettre une copie du CREP à l’ARS si le constat identifie au moins un des cinq facteurs de dégradation du bâti listés par la réglementation.

En Pays de la Loire, en 2013, ce sont 242 CREP qui ont été reçus par l’ARS (contre 342 en 2012, 319 en 2011 et 373 en 2010).