Veille et sécurité sanitaire : Bilan de la campagne de vaccination contre la rougeole dans la métropole nantaise

Etude et rapport
illustration campagne vaccination anti rougeole

Découvrez le bilan de la campagne de vaccination contre la rougeole, qui a été menée cet été dans la métropole nantaise, suite à un début d'épidémie.

Une épidémie de rougeole a débuté en mai 2019 dans la métropole nantaise, en lien avec des cas touchant les personnes vivant dans les bidonvilles et terrains d’insertion de cette métropole. Face à cette situation, l’Agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire a demandé un appui de la réserve sanitaire de Santé publique France pour l’investigation autour des cas et pour la réalisation d’une campagne de vaccination sur les terrains concernés. Ces actions avaient pour objectif d’enrayer l’épidémie de rougeole.

Les données concernant l’épidémie de rougeole ont été recueillies à partir des formulaires de déclaration obligatoire (DO), transmis à l’ARS par les médecins signalants. Le bilan des interventions sur site a été réalisé à partir d’informations recueillies sur des fiches spécifiques : pour chaque intervention, une fiche a été complétée par les professionnels, avec notamment des données sur le nombre de consultations et de vaccinations effectuées.

La population-cible (environ 1 800 à 2 000 personnes sédentarisées sur une trentaine de terrains) apparaissait vulnérable en raison de plusieurs facteurs : insuffisance de couverture vaccinale, caractère mouvant de la population, barrière de la langue et groupes à risque de rougeole grave. Au total, 109 cas confirmés de rougeole ont été signalés parmi cette population entre mai et août 2019. Les interventions du centre de vaccination du CHU de Nantes (CFPD) et des 7 réservistes mobilisés de fin juin à début septembre ont permis de réaliser 1592 consultations et 1319 vaccinations, sur 35 terrains (dont 15 terrains touchés par la rougeole).

Un arrêt de l’épidémie a été constaté suite à l’action menée avec l’appui de la réserve sanitaire, le dernier cas ayant été signalé le 5 août 2019. Même s’il est difficile de confirmer formellement que l’arrêt de l’épidémie de rougeole est imputable à l’action menée, il apparaît néanmoins très probable que les interventions de vaccination conduites sur les terrains aient accéléré la fin de l’épidémie. Au-delà des mesures d’urgence, une prise en charge plus globale de cette population vulnérable est nécessaire pour faire face à sa situation sanitaire préoccupante.