99 % des prélèvements réalisés ont en effet respecté les exigences de qualité.
Afin de s’assurer que les eaux mises en distribution ne présentent pas de risque pour la santé des consommateurs, les recherches couvrent des paramètres bactériologiques, chimiques ou encore radiologiques.
La qualité microbiologique est particulièrement satisfaisante avec un taux de non-conformité extrêmement faible en 2015 (0,1%) traduisant un bon entretien des ouvrages de stockage et de distribution de l’eau et une maîtrise du fonctionnement et de la maintenance de installations de désinfection.
Une 20 aine d’unités de distribution, regroupant 4% de la population générale a été en 2015 concernée sur la région par des dépassements de la limite de qualité pour les pesticides. Ces dépassements de pesticides de durée limitée, ne présentaient pas de risque sanitaire. Ils étaient pour la majorité d’entre eux à mettre en relation avec le métaldéhyde, un produit anti limace, mis en évidence l’hiver précédent. Les conditions pluviométriques ont favorisé son usage et facilité son transfert dans les cours d’eau.
Dans le cadre du contrôle sanitaire de nouvelles molécules ont été détectées en 2016. Il s’agit de produits de dégradation de l’alachlore et du métolachlore. Elles sont recherchées depuis 2016 en Loire Atlantique, en Maine et Loire et en Sarthe.
L’alachlore et le métolachlore sont des herbicides utilisés pour le traitement du mais, du sorgho notamment. Ces deux molécules ne sont plus mises sur le marché depuis 2003 pour l’une et 2008 pour la seconde. Le métolachlore s’est vu substituer un composé proche, le S métolachlore.
Les résidus de dégradation de ces molécules ont été détectés dans les eaux de surface mais aussi dans les eaux souterraines. Ils sont difficiles à éliminer dans les filières de production d’eau potable. Des traitements d’affinage sont indispensables mais ils peuvent toutefois s’avérer insuffisants et toutes les filières n’en sont pas équipées. Lorsque cela est techniquement possible, les captages les plus touchés sont mis à l’arrêt, ou des dilutions sont opérées par mélange d’eau d’une autre origine.
Au total, en 2016, dans les départements de la Loire-Atlantique, du Maine et Loire et de la Sarthe, le bilan est nettement plus contrasté que celui de 2015. Environ un tiers des stations de traitement d’eau potable ont été concernées par des dépassement de la norme de qualité.
La présence de plomb, de cuivre ou de nickel est représentative des prélèvements effectués à domicile, au robinet des consommateurs et non de l'eau distribuée sur l'ensemble de la commune. La limite de qualité pour la teneur en plomb dans l'eau destinée à la consommation humaine a été abaissée de 25 microgrammes (µg/l) par litre à 10 µg/j.
Le fluor est naturellement présent dans l'eau, à des teneurs plus ou moins importantes selon le milieu. La teneur limite de 1,5 mg/l a été fixée pour tenir compte du risque de fluorose dentaire (traces sur l'émail des dents). A des doses modérées, le fluor est bénéfique pour la santé en termes de prévention des caries dentaires.
La présence de fer peut engendrer une coloration (rougeâtre/noire) de l'eau.
- S'informer sur la dureté de l'eau
La dureté de l'eau est liée à sa teneur en sels de calcium et de magnésium. Elle dépend de la nature géologique des sols. Les désagréments d'une eau dite "dure" (très calcaire - TH>30°F) sont uniquement d'ordre du confort (entartrage des tuyauteries et des appareils électroménagers).
En revanche, une eau douce (TH>8°F), associée à un pH acide, aura tendance à corroder les canalisations libérant ainsi des particules de métaux dans le réseau. On dira paradoxalement que nous sommes en présence d'une eau "agressive".
En Pays de la Loire, les eaux les plus dures sont observées majoritairement à l'Est de la région, les eaux les plus douces étant à l'Ouest. Vous pouvez trouver cette information sur la fiche "qualité de l'eau" accompagnant votre facture d'eau.
Pour tenir compte à la fois de l'intérêt de la consommation d'une eau dure (eau calcaire) pour la santé et des inconvénients liés à l'entartrage, il est admis qu'une dureté comprise entre 10°F et 20°F est recommandée.
- Recommandations pour les adoucisseurs d'eau
L'utilisation d'adoucisseurs d'eau individuels doit être réservée aux usages d'eau chaude sanitaire. Ainsi, dans le cadre familial, il est conseillé au minimum d'alimenter le poste d'eau servant à la boisson et à la préparation des aliments par une eau non adoucie. Les adoucisseurs doivent être régulièrement entretenus pour prévenir un risque de prolifération bactérienne.
Cette norme est fixée à 0, 1 µg/l. Son dépassement ne signifie pas pour autant que l’eau soit impropre à la consommation. Il convient en effet de distinguer l’approche réglementaire d’un dépassement d'une limite de qualité et l’approche sanitaire. Pour les paramètres chimiques, la valeur limite est ainsi généralement fixée en prenant en compte la consommation durant une vie entière (70 ans à raison d’une consommation de 2 litres/j). Un dépassement d'une limite de qualité pendant une période limitée n’aura donc pas nécessairement un impact sanitaire. L'évaluation des risques prend en compte les valeurs sanitaires maximales définies au plan national sur la base de données scientifiques (épidémiologie, toxicologie). Elle est propre à chaque molécule. Ainsi, pour les métabolites de l’alachlore et du métalochlore, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement et du travail (ANSES) a défini des valeurs maximales de 50 et 510 µg/l (500 fois supérieure à la norme pour l’alachlore et 5100 fois pour le métalochlore). Les concentrations mesurées dans les eaux potables en Pays de la Loire se situent donc très en deçà de ces valeurs. Aucune situation n’a donc justifié des restrictions d’usage pour des motifs sanitaires.
Par ailleurs, un avis de l’ANSES est annoncé en 2017 sur les molécules qui doivent être prises en compte dans le contrôle sanitaire. La norme de 0,1 µg/l s’applique aux molécules dites « pertinentes » et des éléments de cadrage sur les critères de pertinence à retenir sont attendus notamment vis-à-vis des produits de dégradation des pesticides.
En 2015, 92% de la population régionale a été desservie par une eau avec des teneurs moyennes en nitrates inférieures à 25mg/l. La situation est moins favorable en Mayenne, ce chiffre étant de 66% avec 4 unités de distribution confrontées à des dépassements de la norme de qualité (50mg/l) en 2015, sur des durées variables.
Dans le sud de la région, en Loire Atlantique, Maine et Loire et Vendée, le recours aux eaux de surface est plus important. L’eutrophisation des eaux est plus marquée notamment dans les retenues qui alimentent la Vendée en quasi-totalité. Il peut en résulter la présence de matières organiques dans l’eau distribuée à des teneurs au-delà de la référence de qualité. Elles ne présentent pas de risque mais peuvent être à l’origine de goût désagréable de l’eau ou permettre la formation de sous produits par réaction avec le chlore, en particulier les trihalométhanes(THM). Ces composés sont également mesurés.
En 2015, la situation était satisfaisante avec 75% de la population alimentée par une eau présentant des teneurs maximales en THM inférieures à 50 µg/l et un seul dépassement en Vendée - réduit dans le temps- de la limite de qualité (100µg/l). La qualité de l’eau pouvant évoluer dans les réseaux depuis sa production jusqu’au robinet du consommateur, un guide à l’usage des exploitants et des concepteurs d’unités de production a été élaboré et diffusé par l’ARS.
2015 a été la seconde année du plan d’action triennal engagé par l’ARS pour mieux identifier les expositions potentielles au chlorure de vinyle monomère. Il s’agit d’un composé susceptible de migrer dans l’eau depuis certaines canalisations en PVC posées avant 1980. Il est suspecté d’induire des cancers du foie.
10 000 point ont fait l’objet d’un contrôle en 2014 et 2015, avec un taux de non-conformité de 5%. Le programme d’actions s’est poursuivi en 2016. La tendance serait celle de de non-conformités plus importantes dans le département de la Sarthe.
En pratique, les extrémités de réseaux, en zone rurale plus particulièrement, sont les plus concernées en raison d’un temps de séjour de l’eau majoré. Leur impact est donc limité en termes de population exposée estimée fin 2015 à moins de 2% de la population régionale.
Les mesures correctives vont de la mise en place de purges ou le maillage du réseau afin d’accélérer la circulation de l’eau, au remplacement de la canalisation en cause, mesure la plus satisfaisante à long terme.
- Utilisez uniquement l'eau du réseau d'eau froide pour la boisson et pour cuisiner.
- En présence de goût de chlore, remplissez une carafe d'eau et placez-la ouverte au réfrigérateur pendant quelques heures.
- Après quelques jours d'absence, laissez couler l'eau avant de la boire ou de l'utiliser pour la cuisine.
- Pour les usages courants, la qualité de l'eau distribuée à votre robinet ne nécessite pas de traitement complémentaire.
Si vous possédez une installation particulière (carafe d'eau filtrante, adoucisseur), n'oubliez pas de l'entretenir régulièrement selon les dispositions du fabricant pour éviter toute contamination autre. Dans le cas d'un adoucisseur, assurez-vous de disposer d'un robinet d'eau froide non adoucie pour la boisson et la cuisine.
- En cas d'utilisation alternée du réseau public et d'un puits ou forage privé, la séparation des deux réseaux est obligatoire. L'usage d'un puits privé doit être déclarée en mairie et il est recommandé une analyse de la qualité de l'eau.